Qui connaît Hénin-Beaumont ? Chez nous, personne ou presque. En France, elle doit être sûrement plus connue. D'abord pour la raison évidente que c'est une ville française du Pas-de-Calais, ensuite parce qu'elle est au cœur d'une brûlante actualité, et enfin parce que c'est une cité de plus de 25 000 habitants. Pourquoi une ville qui compte 26 000 âmes attirerait l'attention plus qu'une autre ? Parce qu'une cité de cette dimension ne peut pas être dirigée par des crapules politiques de l'espèce Front national. Pourtant, la chose est possible. La liste de Marine Le Pen, la fille de l'autre, est bien arrivée en tête dans une élection partielle organisée suite à l'incarcération du maire en exercice pour détournements publics. Avec 39,34% des voix au premier tour, elle n'a guère laissé de choix à ses adversaires : l'union sacrée ou la honte d'être français, pour reprendre un certain slogan bien prisé quand le paternel Jean-Marie, l'ancien para qui a toujours une salopperie raciste à la bouche, s'est permis un second tour à l'élection présidentielle. Dans le premier comme dans le deuxième cas, c'est la déconfiture socialiste qui a fait que le pire frappe à la porte de la France, mais ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui. Le sujet, c'est la belle image de conscience républicaine que les candidats à la mairie de Hénin-Beaumont sont en train d'offrir aux citoyens de France et de Navarre. Ce n'est pourtant pas si évident que ça. Les socialistes enfermés dans une logique de confrontation tous azimuts avec la majorité de droite et enclins au ralliement plus qu'à l'alliance à sa gauche, les verts un peu trop euphoriques suite à leur score spectaculaire aux européennes, l'UMP qui ne demande plus rien à personne et le Nouveau parti anti-capitaliste qui n'arrive pas à se dépasser. Voilà le décor planté pour une dispersion dont le dernier bénéficiaire devait être Marine Le Pen qui, individuellement, certes, redouble d'effort de fréquentabilité mais reste le monstre que tout le monde connaît. Le mérite des candidats est d'autant plus grand quand on sait que le postulant «divers gauche» arrivé en seconde position, qui bénéficiera logiquement des reports de voix, a balayé d'un revers de main toute fusion de sa liste et déclaré qu'il affrontera le Front National de façon autonome au second tour. Cela n'a pas pour autant froissé l'ego de ses alliés qui n'ont fait que «prendre acte» de sa décision, tout en maintenant leur position de principe : l'union sacrée contre le pire. La politique est belle parfois. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir