Les élections locales du 23 novembre prochain constituent un test sérieux pour la crédibilité et l'efficacité de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Son président, Abdelwahab Derbal, s'est engagé, hier à Alger, à l'occasion d'une réunion de l'Instance, sur la protection des voix des électeurs, mais sans donner aucun gage de transparence du scrutin. «Notre objectif est d'organiser des élections locales transparentes, et que l'instance de surveillance des élections protégera la voix du peuple», a-t-il déclaré. Mais la HIISE dispose-t-elle des moyens et prérogatives nécessaires pour garantir que le choix des citoyens ne soit pas détourné ? Plusieurs partis politiques craignent la fraude. Le PT demande des garanties quant à la transparence des élections et le RCD soupçonne déjà une volonté de fraude en faveur des partis du pouvoir. «On a vu ce qui s'est passé le 4 mai dernier lors des élections législatives. L'Instance de Derbal n'a pas les moyens juridiques pour intervenir en urgence afin de stopper des opérations de fraude. Elle n'a pas aussi les prérogatives pour le faire», indique Djeloul Djoudi, porte-parole du PT, contacté par nos soins. «On ne juge pas les intentions. Mais concrètement, elle ne peut rien devant la fraude électorale. Il faut une commission où seront présent les partis politiques, dotée de moyens juridiques et prérogatives suffisantes pour contrôler les élections», a-t-il ajouté. D'autres partis de l'opposition n'accordent aucun intérêt à l'instance de Derbal, estimant qu'elle n'a d'indépendance que le nom. Ils demandent, en revanche, une instance indépendante d'organisation de tout le processus électoral, de la révision du fichier électoral à la proclamation des résultats. Mais le président de la HIISE ne l'entend pas de cette oreille. Hier, il a accusé les partis politiques de fuite en avant concernant le contrôle des élections. Selon lui, 29% seulement des bureaux de vote ont été couvert par les partis lors des législatives du 4 mai dernier. Pour lui, la responsabilité de contrôle du prochain scrutin incombe aux partis participants pour protéger les voix des électeurs. Cela étant dit, le président de la HIISE a annoncé l'organisation de réunions avec les partis politiques en prévision des élections locales du 23 novembre prochain. Ces derniers sont déjà en ordre de bataille pour rafler le maximum d'élus au niveau des 1 541 assemblées communales et 48 assemblées wilayales du pays. Le parti majoritaire table sur la victoire au niveau de 1 000 communes. A souligner que le retrait des documents nécessaires à la constitution des dossiers de candidature aux prochaines élections locales, ainsi que le dépôt des dossiers, ont commencé à partir de samedi 26 août, selon un communiqué du ministère de l`Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. La déclaration de candidature résulte du dépôt, au niveau de la wilaya, d'une liste répondant aux conditions légales. Cette déclaration, faite collectivement, est présentée par le candidat figurant en tête de liste ou, en cas d'empêchement, par le candidat figurant en seconde position. Elle est signée par chaque candidat et comporte tous les renseignements nécessaires exigées, notamment la profession du candidat, son niveau d'instruction, le nom du parti pour les listes présentées sous l'égide d'un parti politique, le titre de la liste concernant les candidats indépendants, la circonscription électorale à laquelle elle s'applique et le programme qui sera développé durant la campagne électorale. Les déclarations de candidature doivent être déposées soixante jours avant la date du scrutin et dès le dépôt des listes de candidature, aucun ajout, ni suppression, ni modification de l'ordre de classement ne peut se faire, sauf en cas de décès ou d'empêchement légal.