Après une accalmie qui n'aura duré que quelques semaines, Washington et Pyongyang relancent les propos menaçants. Le président américain a une nouvelle fois mis en garde hier la Corée du Nord après le tir d'un missile balistique au-dessus du Japon, mais a opté pour un ton relativement mesuré avant une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Il y a quelques semaines, le président américain menaçait de feu et colère Pyongyang, après le tir d'un missile balistique par la Corée du Nord. Pyongyang a menacé de frapper la base américaine de Guam. La Russie a exhorté le président américain à ne pas provoquer la Corée du Nord et appelé au dialogue. Depuis, le président américain s'est empêché de prononcer des propos qui pourront ne pas être appréciés par la Corée du Nord. Le chef du département d'Etat américain a noté dimanche que Washington compte continuer à exercer une pression pacifique contre Pyongyang. Les experts croyaient au lancement du dialogue engageant Washington et Pyongyang. Le tir d'un missile par la Corée du Nord a permis au président américain de prononcer encore des propos hostiles. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a dénoncé une «menace grave et sans précédent» tandis que, dans la première réaction de la Corée du Nord, son ambassadeur à l'ONU Han Tae-Song invoquait le droit à l'autodéfense face aux «intentions hostiles» affichées par les Etats-Unis qui participent à des manoeuvres avec Séoul. «Les actions menaçantes et déstabilisantes ne font qu'accentuer l'isolement du régime nord-coréen dans la région et dans le monde», a noté le président américain qui dit ne pas écarter l'option militaire. Interrogé sur ses intentions alors qu'il quittait Washington pour rejoindre le Texas qui lutte face aux inondations, il est resté évasif: «Nous verrons, nous verrons», a-t-il simplement lâché. Ces propos contrastent avec ceux prononcés après les tests de missile intercontinental balistique (ICBM) menés par Pyongyang le mois dernier, lorsque le président américain avait promis de déchaîner «le feu et la colère» sur la Corée du Nord. «Tir de missile. Veuillez vous abriter»: des millions d'habitants du nord du Japon ont reçu hier au réveil par texto un message du gouvernement, et les sirènes ont retenti dans le nord du pays. Le trafic ferroviaire a été temporairement suspendu. «Toutes les lignes sont perturbées. Motif : tir de missile balistique», pouvait-on ainsi lire à Sapporo, principale cité de l'île d'Hokkaido, dans le nord de l'archipel. La dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé le Japon remonte à 2009. Hier, Séoul a procédé à une démonstration de force militaire à son voisin du Nord en lançant une série de bombardements aériens décidés par le président sud-coréen Moon Jae-in. Quatre avions de combat F15K ont largué des bombes polyvalentes MK84 sur un parcours de tir près de la frontière nord-coréenne à Taebaek, selon l'attaché de presse présidentiel cité par l'agence sud-coréenne Yonhap. L'attaché général de presse du président Moon Jae-in, Yoon Young-chan, a déclaré que le bombardement avait été décidé immédiatement après la réunion du Conseil de sécurité nationale pour discuter des contre-mesures éventuelles que Séoul pourrait prendre en réponse aux essais de tirs de missiles balistiques de Pyongyang. La Corée du Nord accuse «Mon pays a toutes les raisons de répondre avec des contre-mesures fermes en exerçant son droit à l'autodéfense», la Corée du Nord explique que son dernier tir de missile balistique au-dessus du Japon a été suscité par les Etats-Unis qui conduisent la péninsule coréenne vers «un niveau extrême d'explosion». La partie nord-coréenne a expliqué les raisons qui l'ont poussée à effectuer son dernier tir de missile balistique au-dessus du Japon lors de la Conférence sur le désarmement de l'Onu, qui a eu lieu ce mardi à Genève. Ainsi, Pyongyang a pointé du doigt les «intentions hostiles» de Washington qui obligent le pays à avoir recours à son «droit à l'autodéfense» face à la menace croissante dans la région. «Maintenant que les Américains ont ouvertement déclaré leur intention hostile envers la République populaire démocratique de Corée, en menant des exercices militaires conjoints agressifs malgré des avertissements répétés… mon pays a toutes les raisons de répondre avec des contre-mesures fermes en exerçant son droit à l'autodéfense», a déclaré l'ambassadeur nord-coréen à l'Onu, Han Tae-Song. Il a également ajouté que les Américains conduisaient la péninsule coréenne vers «un niveau extrême d'explosion».Il est indéniable que les Etats-Unis conduisent la situation sur la péninsule coréenne vers un niveau extrême d'explosion en déployant d'énormes atouts stratégiques autour de la péninsule, en menant une série d'exercices de guerre nucléaire et en maintenant le gel nucléaire et le chantage pendant plus d'un demi-siècle, selon Han Tae-Song. Qui plus est, Washington serait le seul responsable des conséquences auxquelles pourraient aboutir les tensions. Les Américains devraient être entièrement responsables des conséquences catastrophiques qui en découleront, a noté le représentant de la Corée du Nord. La Corée du Nord a mené mardi un tir de missile balistique qui a survolé le Japon pour s'abîmer dans le Pacifique 14 minutes après le tir. Cet engin nord-coréen a survolé le Japon pour la première fois depuis 2009. Pyongyang avait noté avoir achevé les préparatifs d'une frappe contre Guam, où une base aérienne et une base navale américaines sont déployées, et qu'il l'effectuerait si les Américains ne se comportaient pas raisonnablement.