Sélectionneur de l'équipe nationale féminine senior, Azzedine Chih est également responsable technique de l'ensemble des sélections féminines. C'est à ce titre que l'ensemble du staff de la sélection A est à pied d'œuvre au Centre technique national de Sidi-Moussa, afin de soutenir le staff de la sélection féminine U20 dans la préparation de la double confrontation contre le Ghana, en éliminatoires du championnat du monde de la catégorie, dont la manche aller se déroulera demain à 19h00 au stade Omar-Hamadi de Bologhine. M. Chih, vous avez été appelé en renfort pour soutenir le staff technique de la sélection féminine U20 en vue de la double confrontation contre la Ghana en éliminatoires du championnat du monde. Est-ce que le fait d'avoir hérité du Ghana a des incidences psychologiques sur le groupe de joueuses ? Non, il n'y a pas d'incidence sur le plan psychologique. Notre objectif est déjà d'avoir mis en place une sélection nationale U20 qui va jouer en aller-retour contre la sélection du Ghana. C'est vrai que c'est une grande sélection, qui participe au Mondial des jeunes catégories tous les deux ans, et ce ne sera pas évident sur le plan de la performance, mais ce sera une occasion pour nous de voir ce qui se passe au niveau international, notamment pour ces filles qui n'ont jamais eu l'occasion auparavant de jouer un match international. Ce sera une opportunité pour elles de découvrir le football africain, de se frotter à des joueuses plus fortes. Cependant, jouer contre le Ghana n'a pas créé un complexe, que ce soit pour le staff technique ou pour les joueuses. Peut-être que le fait que le favori sur le papier soit le Ghana permettra à la sélection algérienne de jouer libérée, sans complexe et sans pression… Bien sûr et ce, sur tous les plans : physique, technique et tactique. Les Ghanéennes ont l'habitude de jouer à ce niveau et elles seront libérées sur le plan mental, alors que ce sera une première pour nos filles. C'est pour cela que nous, staff de la sélection A féminine, avons été appelés en renfort afin d'aider le staff technique de cette sélection à préparer l'équipe à la confrontation contre le Ghana. Ce n'est pas facile parce que ce sont des joueuses qui ne s'entraînent pas beaucoup durant la saison. Elles souffrent de carences sur les plans technique et physique, mais nous essayons de travailler tous les aspects en même temps. Nous sommes obligés de passer par là. C'est une étape très importante qui va nous permettre de faire une évaluation par la suite et de tirer le maximum d'enseignements pour pouvoir aller plus tard vers une formation à long terme et ne plus attendre que des compétitions arrivent pour se préparer. Cette équipe est mise sur pied depuis un mois et demi seulement et nous essayons de la préparer de la meilleure manière possible, et ces deux matches ne pourront que bonifier le capital expérience des joueuses. Déplorez-vous que dans les clubs de football féminin, on ne donne de l'importance qu'aux équipes premières et pas aux équipes des jeunes catégories, comme c'est déjà malheureusement le cas chez les garçons ? Je dis juste que ces jeunes filles n'ont pas la possibilité de beaucoup s'entraîner durant la semaine. Elles terminent l'école vers 17h00, il n'y a pas de terrains disponibles pour elles… En un mot, elles s'entraînent dans de mauvaises conditions. Le bilan chiffré que nous avons établi de leurs heures d'entraînement durant la saison donne un résultat insignifiant. Les tests physiques que nous avons effectués ont révélé beaucoup de carences, sans parler du volet technique. Le volume d'entraînement est vraiment très, très faible.