Sélectionneur de l'équipe nationale féminine senior, Azzedine Chih est également responsable technique de l'ensemble des sélections féminines. C'est à ce titre que l'ensemble du staff de la sélection A est à pied d'œuvre au Centre technique national de Sidi-Moussa afin de soutenir le staff de la sélection féminine U20 dans la préparation de la double confrontation contre le Ghana en éliminatoires du Championnat du monde de la catégorie, dont la manche aller se déroulera vendredi 15 septembre à 19h00 au stade Omar-Hamadi de Bologhine. A trois jours de ce match, il fait le point sur la préparation de la sélection algérienne. Chih, vous avez été appelé en renfort pour soutenir le staff technique de la sélection féminine U20 en vue de la double confrontation contre la Ghana en éliminatoires du Championnat du monde. Est-ce que le fait d'avoir hérité du Ghana a des incidences psychologiques sur le groupe de joueuses ? Non, il n'y a pas d'incidence sur le plan psychologique. Notre objectif est déjà d'avoir mis en place une sélection nationale U20 qui va jouer en aller-retour contre la sélection du Ghana. C'est vrai que c'est une grande sélection, qui participe au Mondial des jeunes catégories tous les deux ans, et ce ne sera pas évident sur le plan de la performance, mais ce sera une occasion pour nous de voir ce qui se passe au niveau international, notamment pour ces filles qui n'ont jamais eu l'occasion auparavant de jouer un match international. Ce sera une opportunité pour elles de découvrir le football africain, de se frotter à des joueuses plus fortes. Cependant, jouer contre le Ghana n'a pas créé un complexe, que ce soit pour le staff technique ou pour les joueuses. Peut-être que le fait que le favori sur le papier soit le Ghana permettra à la sélection algérienne de jouer libérée, sans complexe et sans pression... Bien sûr et ce, sur tous les plans : physique, technique et tactique. Les Ghanéennes ont l'habitude de jouer à ce niveau et elles seront libérées sur le plan mental, alors que ce sera une première pour nos filles. C'est pour cela que nous, staff de la sélection A féminine, avons été appelés en renfort afin d'aider le staff technique de cette sélection à préparer l'équipe à la confrontation contre le Ghana. Ce n'est pas facile parce que ce sont des joueuses qui ne s'entraînent pas beaucoup durant la saison. Elles souffrent de carences sur les plans technique et physique, mais nous essayons de travailler tous les aspects en même temps. Nous sommes obligés de passer par là. C'est une étape très importante qui va nous permettre de faire une évaluation par la suite et de tirer le maximum d'enseignements pour pouvoir aller plus tard vers une formation à long terme et ne plus attendre que des compétitions arrivent pour se préparer. Cette équipe est mise sur pied depuis un mois et demi seulement et nous essayons de la préparer de la meilleure manière possible et ces deux matches ne pourront que bonifier le capital expérience des joueuses. Déplorez-vous que dans les clubs de football féminin, on ne donne de l'importance qu'aux équipes premières et pas aux équipes des jeunes catégories, comme c'est déjà malheureusement le cas chez les garçons ? Je dis juste que ces jeunes filles n'ont pas la possibilité de beaucoup s'entraîner durant la semaine. Elles terminent l'école vers 17h00, il n'y a pas de terrains disponibles pour elles... En un mot, elles s'entraînent dans de mauvaises conditions. Le bilan chiffré que nous avons établi de leurs heures d'entraînement durant la saison donne un résultat insignifiant. Les tests physiques que nous avons effectués ont révélé beaucoup de carences, sans parler du volet technique. Le volume d'entraînement est vraiment très, très faible. Comptez-vous sur la motivation des joueuses pour compenser leurs lacunes physiques ? Pour compenser les lacunes physiques, nous comptons sur une bonne organisation sur le terrain. Il faut un groupe solidaire, bien organisé. Nous travaillons sans relâche, que ce soit sur le terrain ou en dehors, avec des séances théoriques à base de vidéo et de tableaux. C'est un peu de l'enseignement, mais ça se fait dans la précipitation. En tout cas, tout le monde se donne à fond. Il y a pas mal d'entraîneurs sur le terrain. Pour ce qui est de la motivation, il est clair qu'elle existe. Les filles sont contentes de la perspective de jouer ces matches. Elles ont besoin de jouer des matches internationaux. D'ailleurs, la FIFA encourage la participation des femmes à des compétitions internationales. Pour elles, c'est une occasion de jouer au minimum deux matches. Si elles se qualifient et en jouent plus, pourquoi pas ? Il y en a forcément qui vont jouer plus, quels que soient les résultats face au Ghana, puisqu'il y a des joueuses U17 dans ce groupe, en attendant pour elles d'affronter le Mali au mois d'octobre dans cette catégorie...Effectivement, il y a des joueuses de la sélection U17 dans le groupe des U20. On prépare ainsi quatre ou cinq joueuses à affronter le Mali en U17 et c'est une bonne chose. Elles joueront sans complexe. Espérez-vous le soutien du public, au moins avec une assistance moyenne ? En connaissance de cause, je sais qu'il n'y aura pas une grande foule. Nous avons joué des matches internationaux avec la sélection féminine senior et il n'y avait pas une grande affluence au stade. Les gens y viennent par affinités : les familles des joueuses ami(e)s, camarades... Ce serait bien qu'il y ait du monde pour les encourager.