Un mois après la rentrée, le problème de distribution du livre scolaire persiste, et les parties responsables sont nombreuses. Des imprimeries aux directeurs d'établissements, en passant par les distributeurs agréés, les intendants, et jusqu'aux APC, l'Association des parents d'élèves accuse. Khaled Ahmed n'y va pas avec le dos de la cuillère pour situer les responsabilités. Reconnaissant «la persistance de l'anarchie» dans la distribution du manuel scolaire à l'occasion de la rentrée de cette année, le président de l'Association des parents d'élèves appelle à des sanctions. «Il y a actuellement des bibliothèques à qui l'on a retiré l'agrément. Mais il faut sanctionner tous ceux qui ont commis des infractions», a-t-il plaidé hier. Dans ce feuilleton qui a occupé la chronique plusieurs jours durant, les directeurs d'établissements scolaires n'ont pas joué leur rôle. Selon Khaled Ahmed, invité du forum du quotidien El-Moudjahid, «ils ne se sont même pas donné la peine de se procurer leurs quotas auprès des centres régionaux de l'ONPS, alors que les livres étaient disponibles depuis avril dernier». Outre les directeurs «passibles de sanctions» selon l'article 23 de la loi 08-04 du 23 janvier portant orientation scolaire, les économes n'ont pas non plus facilité l'achat du manuel. Le président de l'Association des parents d'élèves explique que «les intendants ont compliqué la chose en refusant d'acheter les livres sous prétexte qu'il n'y a pas, dans leur statut, un renvoi juridique à ce genre de transaction». Pourtant, estime-t-il, la comptabilité est faite pour justifier toutes les actions. L'anarchie et les «dérapages» reconnus par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, ne se limitent pas à ce stade. Des agents et des bibliothèques agréés ont failli à leur mission en commettant des dépassements. «Il y avait spéculation», accuse Khaled Ahmed, précisant que ces derniers «ont profité de leur position pour augmenter les prix unilatéralement de 15%, alors qu'ils bénéficiaient déjà d'une marge de 15% à l'achat auprès des centres de l'ONPS». La défaillance a atteint aussi certaines APC «qui sont responsables de cette distribution pour les écoles primaires». Dernier élément de la liste des responsables de cette défaillance, «les imprimeries qui, ajoute le conférencier, n'ont pas assuré l'édition des quotas». D'après les chiffres officiels, dit-il, «il reste encore 10% de la quantité totale (70 millions de livres) non imprimés». L'orateur se dit «pour des sanctions sévères à l'encontre de tous les responsables des dérapages» dans cette affaire. La vente du livre scolaire a connu, cette année, une anarchie sans précédent. Des parents d'élèves ont même été contraints d'acheter le manuel sur le marché noir et sur des sites internet à des prix excessivement élevés. Par ailleurs, Khaled Ahmed est revenu sur le problème des élèves exclus à la fin de la dernière année scolaire, sans justificatif. Ils sont en tout «près de 500 000, dont plus de 300 000 ayant échoué à l'examen du baccalauréat, à être renvoyés définitivement des lycées», alors que la loi leur permet de refaire l'année. «Il y a un arrêté ministériel qui donne la possibilité à l'élève de refaire son année s'il s'agit de son premier échec. De plus, les conseils de classes organisés juste après la rentrée doivent statuer sur ces cas selon l'assiduité et la moyenne obtenue». Enfin et à propos des enseignants qui réussissent au concours et ne rejoignent pas leurs postes au début de l'année, le président de l'Association des parents d'élèves regrette «la persistance du phénomène», précisant que «les femmes représentent 65%». Le plus grave dans cette affaire est que ces enseignants déposent des certificats de congé de maladie, ce qui rend leur remplacement définitif impossible vis-à-vis de la Fonction publique.