Un vieillard est renversé dans la rue par un motocycliste qui panique et f... le camp sur-le-champ. A la barre, la juge du mercredi le gronde, le lave de ses envies de prendre ses jambes à son cou sans porter secours au blessé qu'il a lui-même renversé. Un motocycliste bouscule un vieillard dont le fils est un agent d'... assurance. Il panique, regarde les curieux dont le regard crache du feu et une envie de lui enfiler une fessée. Il reprend le volant et s'évanouit dans le boulevard où une «VR» l'intercepte pour... défaut de casque. - «Alors, inculpé, on bouscule intentionnellement un septuagénaire et on ne pense même pas à le secourir !», s'exclame avec une voix de flûte enchantée Sofia Ouhida, la présidente du pénal du tribunal de Blida. - «Je regrette. Je n'aurais pas dû m'enfuir. C'est lâche de ma part. Je m'en remets à Allah pour qu'il me pardonne et à la justice pour son indulgence», marmonne, les larmes sur les joues, Zoubir L., trente ans, plombier de son état. La victime dit son amertume d'avoir été éjectée du trottoir sur la chaussée et sa colère de voir l'inculpé prendre ses jambes à son cou. - «Vous êtes heureux de cet état de fait ?», questionne la juge, qui prend acte des demandes des dommages (30 000 DA) et des trois mois de prison requis par Abderrahmane Ghezali, le procureur. Elle passera 29 secondes à passer un savon à l'inculpé avant de laisser le verdict pour la fin de l'audience. En attendant, le pauvre Zoubir pleurait à chaudes larmes depuis que la présidente lui a fait remarquer l'absence de comportement responsable d'un citoyen qui a fauté et qui n'a pas su prendre ses responsabilités. Avec les deux mois de prison avec sursis, de 5000 DA de réparations et le tout appuyé de 8000 DA d'amende pour lui apprendre à mieux conduire et surtout à mieux se conduire. Ouhida, elle, était en train de lire à un rythme effréné le reste du rôle de drôles d'affaires du mercredi.