Le budget prévu pour l'exercice 2018, dans le cadre de la loi de finances, n'a pas connu de grands changements par rapport à l'année en cours. Le gouvernement compte consolider l'investissement productif et renfloue des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale. Les dépenses globales seront de l'ordre de 8628 milliards de dinars (mds DA) composées de 4043,31 mds DA de dépenses d'équipement et de 4584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement. Le déficit global du Trésor s'élèvera ainsi à près de 9% du PIB, contre plus de 14% pour l'exercice 2017. En fait, ce déficit budgétaire doit être appréhendé dans le cadre d'une double réalité. En premier lieu, il s'agit de la volonté des pouvoirs publics d'entamer le retour à l'équilibre budgétaire dans moins de cinq années, une volonté qui se reflète notamment au niveau du budget de fonctionnement qui s'élèvera à 4.584 milliards DA, en baisse de 7 milliards DA par rapport à l'année 2017. Le plafond d'autorisation de programme a été fixé à 3170,5 mds DA pour couvrir le coût des réévaluations des projets en cours et neufs susceptibles d'être inscrits au cours de l'année 2018. Il est prévu de puiser dans le budget d'équipement pour le règlement des créances détenues sur l'Etat pour un montant de 400 mds DA. Il s'agit de la nécessité de lever le gel sur des réalisations socioéducatives mises à l'arrêt du fait de difficultés de trésorerie. L'Etat va procéder au règlement des dettes qu'il a accumulées, pour les même motifs, envers les entreprises contractantes pour des réalisations ou des fournitures de biens et de services. Aussi, une contribution exceptionnelle de 500 mds DA sera mise au profit de la CNAS afin d'éviter le déséquilibre du dispositif de la protection sociale. Quant au budget de fonctionnement, il est estimé à 4584,46 milliards DA (contre 4591,8 milliards DA en 2017). Le PLF 2018 table sur des recettes budgétaires de 6496,58 mds DA (contre 5635,5 mds DA en 2017), composées de 3688,68 mds DA de ressources ordinaires (contre 3435,4 mds DA en 2017) et de 2.807,91 mds DA de fiscalité pétrolière (contre 2200,1 mds DA). Une enveloppe budgétaire de 1760 milliards de DA sera allouée aux transferts sociaux, en hausse de 8% par rapport à 2017. Face à la rareté des ressources budgétaires, le PLF autorise le ministère des Finances à procéder à des opérations d'émissions souveraines de titres, à moyen et long termes, destinées aux personnes physiques et morales pour participer au financement des infrastructures ou des équipements publics marchands de l'Etat.