Les professionnels de la santé ont tiré la sonnette d'alarme sur les méfaits de la consommation du tabac qui est en nette expansion au sein de la société. D'après eux, le tabac est responsable de plus 90% du cancer bronchique. 9 cancers sur 10 sont imputés à la consommation de ce produit toxique, a indiqué Dr. Hammache, médecin au niveau du service pneumo-phtisiologie de l'hôpital Belloua, lors d'une journée de formation et de sensibilisation sur la lutte contre le tabagisme organisée, mercredi dernier, au niveau de l'auditorium du CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou et ce, à l'occasion de la Journée nationale antitabac. A cette même occasion, Dr. Hammache a mis en garde sur le fait que le tabac est un problème majeur de la santé publique et aussi un facteur de risque. «Le tabagisme est responsable de plusieurs cancers, comme l'appareil respiratoire avec 42%, idem pour le cancer de la bouche, 28% du cancer de la vessie et 28% pour le cancer du pancréas. Aussi, il provoque le cancer du colon, du sein et du col de l'utérus chez les femmes fumeuses.» La même interlocutrice a précisé que le tabac tue 17 millions de personnes, alors que cette prévalence sera revue à la hausse de plus de 20% d'ici une dizaine d'années. «Nous devrons y faire face à l'empoisonnement mondial par le tabagisme», a-t-elle averti. 20 à 25% des élèves consomment du tabac Lors de son intervention, Dr. Souhila Boukellal a rendu publics des chiffres qui font froid au dos. D'après elle, le tabagisme scolaire est en nette expansion. A ce sujet, elle a annoncé que 20 à 25% des élèves scolarisés âgés entre 12 à 13 ans consomment le tabac toutes formes confondues. A propos de la contenance du tabac, elle a affirmé qu'il est composé de 4000 constituantes dont 250 produits nocifs avec plus de 40 composants cancérigène (le goudron, le monoxyde de carbone, métaux toxique qui s'accumulent dans les organes, la nicotine). En plus des effets mortels du tabac pour les fumeurs, les médecins ont averti que le tabac provoque de nombreuses maladies cancérigènes pour les fumeurs passifs. «L'exposition passive au tabagisme constitue un réel danger pour le poumon. Les sujets exposés involontairement au tabagisme absorbent 1 à 10% de la fumée du tabac. Alors que le risque d'atteinte d'un cancer de poumon par inhalation passive varie entre 1,17% à 1,44%», a-t-on appris. Pis encore, ils ont affirmé que les symptômes d'un cancer de poumon ne sont pas spécifiques, et c'est pour cela qu'ils sont diagnostiqués à un stade très avancé et métastatique. Devant cette situation et vu la prolifération du fléau du tabac qui ronge la société en Algérie, les médecins ont plaidé pour la mise en place effective d'un arsenal législatif régissant la prévention et la lutte contre le tabagisme à long terme. Aussi, ils ont favorisé la sensibilisation qui est incontestablement la stratégie la plus rentable à long terme pour lutter contre ce fléau. «Une stratégie de lutte contre le tabagisme afin d'améliorer la prévention contre les acteurs de risque du tabagisme a été décidée dans le cadre du plan anticancer 2015-2019 initié par le président de la République. Mais malheureusement, la mise en application sur le terrain des textes réglementaires fait défaut», regrette-t-on. Parmi les recommandations faites par les médecins, à la fin de cette journée de formation, citons la mise en place des mesures dissuasives pour la consommation du tabac dans les lieux publics, comme ce fut le cas en France. L'arrêt du tabagisme doit être encouragé chez les sujets fumeurs quels que soient leur âge et leur niveau de consommation.