Dégât n «Un barman durant sa journée de travail consomme, passivement, un paquet et demi de cigarettes.» Dans le cadre de la campagne de sensibilisation contre le tabac entamée le 31 mai dernier, la huitième division de la Sûreté nationale a organisé, hier, une rencontre à laquelle était conviée une centaine de policiers. Cette rencontre animée par des médecins spécialisés aura été l'occasion pour nombre de policiers d'avoir une idée des dégâts occasionnés par le tabac. S'exprimant au début de cette rencontre, le Dr Ouchane estime que le danger n'a jamais été aussi présent et que «cette pandémie n'a jamais été aussi grave qu'aujourd'hui». Pour exemple, elle rappelle les 15 000 Algériens qui décèdent annuellement du cancer, estimant que la «non-application des lois» retarde la lutte contre ce fléau.Pour elle, «même si plusieurs textes juridiques sont là, ce ne sont que des écrits». En rappelant les textes ainsi que la convention contre le tabac, signée par l'Algérie l'année dernière, elle met en exergue la nécessité d'appliquer ces lois qui interdisent notamment de fumer dans les lieux publics et, par ricochet, réduire ses méfaits, du moins pour les non-fumeurs. Pis encore, le docteur ne cache pas que «les étalages de différentes marques de cigarettes éparpillés dans les rues et ruelles sont des pièges pour les enfants, pour lesquels, de cette façon, le tabac reste accessible». Autre sujet, la femme et le tabac. L'oratrice révélera à ce sujet que la femme rejoint actuellement le rang des hommes en ce qui concerne la consommation du tabac «Le taux des femmes décédant à cause du tabac avoisine celui des hommes.» Selon Mme Ouchane, d'ici à 2020 le taux de mortalité est appelé à augmenter. Les intervenants ont, à tour de rôle, détaillé tous les méfaits du tabagisme, rappelant qu'une cigarette contient pas moins de «4 000 substances chimiques hautement toxiques». Parmi elles, une soixantaine sont cancérigènes. Soulevant au passage la question du tabagisme passif, Mme Aït Amar a révélé qu'une étude faite au Canada, basée sur des critères purement scientifiques, a démontré «qu'un barman durant sa journée de travail consomme, passivement, un paquet et demi de cigarettes.» Pour sa part, le Dr Ouchane énoncera des raisons notables, palpables et convaincantes pour arrêter de fumer. Elle estime que 8 heures après la dernière cigarette, le sang dans les veines s'oxygène et 24 heures après le monoxyde de carbone commence à se dégager des poumons. Après 48 heures, la nicotine n'est plus détectable dans le sang. Une semaine après, la personne commence à reprendre goût à la consommation. Mme Ouchane ajoute qu'entre 3 et 9 mois, la respiration redevient normale. Entre 1 et 10 ans, le risque des maladies cardiaques, la paralysie, le cancer des poumons se réduisent. Après 15 ans d'arrêt, la personne rejoint les non-fumeurs s'agissant du risque des maladies liées au tabac .