Appels à une présidentielle anticipée, période de transition et intervention de l'Armée dans la politique Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a saisi l'occasion de la commémoration du 63ème anniversaire du déclenchement de la Révolution pour répondre à certains hommes politiques qui demandent, notamment, l'application de l'article 102 ou l'intervention de l'armée dans la décision politique. «L'ère des périodes de transitions est révolue en Algérie dont les institutions politiques ont été sauvegardées aux prix de dizaines de milliers de martyrs du devoir national», a assené le président dans son message à la Nation, précisant que «le pouvoir se conquiert désormais, aux échéances prévues par la Constitution, auprès du peuple souverain qui l'attribue par la voie des urnes, à la lumière de programmes concrets qui lui seront proposés». La réponse est on ne peut plus clair, adressée à certains hommes politiques dont Noureddine Boukrouh, Taleb Ibrahimi, Rachid Benyelles, Ali Yahia Abdennour et bien d'autres voix encore qui réclament notamment l'application de l'article 102 de la Constitution et l'organisation d'une élection présidentielle anticipée. Bouteflika n'a pas également omis de répondre à ceux qui réclament pour leur part, l'intervention de l'armée dans le champ politique. «L'ANP (…) prend en charge efficacement sa mission constitutionnelle de protection de nos frontières face au terrorisme international et au crime transfrontalier. Cette institution républicaine doit donc être tenue à l'abri des surenchères et des ambitions politiciennes», a souligné le chef de l'Etat. Affirmant que «La Révolution de Novembre a été et demeure le ciment de notre unité nationale (…) et doit demeurer un héritage rassembleur de toutes les forces politiques, économiques et sociales, chaque fois qu'il s'agira de l'Algérie avant tout», le président et revenu longuement sur les acquis de l'Algérie depuis des décennies, M. Bouteflika appelle dans ce sens tout le monde «à évaluer ce que nous avons fait de l'indépendance nationale, et à nous interroger sur ce que nous devons encore faire au service de l'Algérie», mais surtout à la mobilisation «pour préserver et consolider ces acquis qui ne sont qu'une étape dans la construction nationale». «Préserver nos acquis exige de nous, dans la pluralité des options politiques, d'être capables de faire partie d'un front patriotique commun, chaque fois qu'il s'agira de l'Algérie, notamment face aux multiples menaces extérieures», a-t-il encore insisté appelant à un sursaut national pour mener le pays dans la voie du développement. «La préservation de l'héritage de nos glorieux martyrs, et notamment celle de notre souveraineté entière ainsi que nos options sociales de justice et de solidarité nous interpellent, aujourd'hui plus que jamais, pour plus d'efforts et plus d'efficacité dans le domaine économique», a rappelé Bouteflika qui reconnaîtra que «les prix des hydrocarbures ont sévèrement reculé ces dernières années, ce qui nous condamne à poursuivre notre développement avec des revenus publics sérieusement amoindris, et ce alors que notre démographie enregistre une forte croissance». Mais demeurant optimiste, le chef de l'Etat estime que «ce pari n'est pas au-dessus de nos capacités nationales pour autant que nous fassions tous preuve de convergence autour des voies et moyens de développement que la bataille requiert». «Ces voies et moyens sont de faire prévaloir une seule et unique idéologie, celle des intérêts du pays et de ses citoyens, pour valoriser davantage nos immenses potentialités industrielles, énergétiques, agricoles, touristiques, minières et autres», explique-t-il invitant encore une fois la classe politique «à promouvoir des convergences en son sein, autour des questions économiques et sociales, qui sont le champ le plus propice à un consensus national». Car, explique le président «des pays développés ont emprunté cette voie, à travers laquelle l'Algérie aura elle aussi à gagner, alors que les partis politiques en tireront eux-mêmes un bénéfice certain».