Des indiscrétions parlent de plusieurs milliards qu'aurait engloutie la réalisation de cette importante infrastructure alors que sa réception, encore moins sa finition sont loin d'être à l'ordre du jour. Et ce n'est certainement pas le moment de poser la question aux élus de la commune de Bir Mourad Raïs, obnubilés comme ils sont par la campagne électorale battant son plein. Evoquer pareil sujet durant la bataille pour le «koursi» c'est carrément faire dans le dérangement, à la limite de la subversion pourrait-on vous répondre. «L'heure est aux choses sérieuses que de chercher à connaitre le pourquoi du comment d'un projet devenu presque tabou», confie ce citoyen qui suit l'affaire de près mais avouant son impuissance à pénétrer les arcanes d'un dossier dont on veut à tout prix taire les non-dits. Ce qu'il faut absolument savoir, c'est que le projet en question daterait, selon des témoignages recueillis sur place, d'au moins une quinzaine d'années, soit trois mandats d'APC environ. Peu de temps après leur lancement, les travaux ont connu une cadence en dents de scie avant un arrêt de quelques années dont la question sur les raisons est éludée par les anciens responsables. Entre 2008 et 2010 une reprise timide n'a pas eu d'effet palpable. Dès 2012, le chantier reprend sur les chapeaux de roues faisant croire à une volonté d'en finir avec ce boulet, plutôt ce gouffre financier, car des réévaluations viennent à chaque fois grever le budget initial largement dépassé. Cependant, en guise de reprise on a assisté à la garniture des façades en vitres fumées. Pour les jeunes de la commune nourrissant l'espoir de profiter de cette commodité sera bientôt concrétisé. Un espoir qui n'aura duré qu'un moment puisque les pères de famille qui y voyaient en cette opération l'ouverture proche de la salle polyvalente ont vite déchanté. L'établissement n'est en fait pas prêt d'ouvrir ses portes aux sportifs au motif qu'aucun équipement n'est en place, encore moins d'être livré d'ici peu. L'intérieur de la salle est toujours en chantier. La déception s'est propagée à tous les quartiers environnants et fait réagir les citoyens en termes des plus pessimistes. «Cela fait des années, fulmine ce citoyen, qu'on nous fait miroiter l'espoir de l'ouverture de cette salle. Mon fils avait 11 ans quand on parlait de ce projet, aujourd'hui il en a 25. Le malheur c'est que les autorités locales ne communiquent pas à ce sujet comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Nous ne sommes au courant de rien sauf que les travaux ont toujours connu des arrêts fréquents et longs. On ne peut qualifier autrement que d'énigmatique, cette situation. Sinon comment expliquer une cadence à la vitesse d'une limace avec des arrêts récurrents ?». D'aucuns évoquent des problèmes financiers motivant cela par des surcoûts générés par les dits retards. Pour d'autres, c'est plus compliqué en n'hésitant pas à montrer du doigt la non-conformité des matériaux dont a été conçue la charpente métallique. Plus grave encore, des sources avancent que l'incendie qui s'est déclaré récemment à l'intérieur de cette salle aurait endommagé la structure qui ne serait plus valable selon des experts dépêchés sur les lieux du sinistre. Pour quel mois de quelle année ? Le projet à l'arrêt durant des années et l'absence de contrôle ont donné lieu à un tas d'hypothèses dont une aurait été exploitée particulièrement pour son côté lucratif. Les mêmes sources soutiennent en effet que des ressortissants subsahariens y ont trouvé refuge moyennant argent. Ce n'est qu'à la suite d'une bagarre entre ces derniers que l'affaire a éclaté. Les citoyens ne tardent pas à porter plainte contre les agissements des indus occupants, ramenés vraisemblablement par les gardiens du projet. Les citoyens, notamment les fidèles de la mosquée se trouvant en face de la salle, ont remarqué des déplacements nocturnes des mis en cause loin d'être des plus sains. L'intervention de la police au petit matin du printemps dernier a permis de mettre au jour cette affaire en délogeant les ressortissants subsahariens pris en flagrant délit. Depuis cet évènement, les lieux affichent un silence de cathédrale. De la réception de la salle aucun mot. L'interrogation qui plane est de savoir pour quel mois de quelle année ? Ali Fares