Non respect des délais, qualité et surcoûts à Sonatrach Après les critiques acerbes sur le mode de fonctionnement de Sonatrach, le PDG de cette compagnie nationale est revenu cette fois encore à la charge pour reprocher au groupe qu'il dirige depuis quelques mois, son manque de respect des délais pour la concrétisation des projets, remet en cause la qualité de ses réalisations et doute sur le bien fondé des coûts engagés. En se déplaçant, hier, à Hassi R'mel, le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour a, en effet, insisté sur le respect des délais et des coûts ainsi que de la qualité des projets engagés par ce groupe pétrolier national. «Je suis très sensible à ce que les projets soient respectés en termes de délais, de coût et de la qualité», a-t-il souligné dans une déclaration rapportée par l'APS. A ce propos, il a considéré qu'il y a beaucoup de progrès à faire sur ces trois critères. Par ailleurs, il a relevé que le monde est en train de connaître des changements importants: «si nous n'arriverons pas à suivre ces changements, nous serons dépassés», a-t-il avisé. Sur un autre registre, le patron de Sonatrach a indiqué que l'élaboration de la nouvelle stratégie du groupe pétrolier à l'horizon 2030 pourrait être finalisée avant la fin de l'année 2017. «Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle stratégie de Sonatrach à l'horizon 2030, et j'espère voir (l'ébauche de cette stratégie) finalisée avant la fin de l'année 2017», a-t-il déclaré à la presse en marge de sa visite. Pour rappel, le Groupe Sonatrach a entamé l'élaboration d'une nouvelle stratégie à l'horizon 2030, intitulée «projet SH2030». Il s'agira «de définir ce que Sonatrach va devenir, comment et avec quels moyens et organisation va-t-elle y parvenir», avait déjà expliqué Ould Keddour en septembre dernier. «Nous voulons développer la stratégie d'ici l'horizon 2030 pour pouvoir savoir où nous voulons aller, est-ce que nous allons transformer Sonatrach, est-ce que nous ferons aussi du solaire ou bien d'autres activités. Nous allons définir la vision et développer les objectifs. Et à partir de ces objectifs, il s'agira de définir les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour les mener à l'horizon 2030», avait-il expliqué. Au plan des investissements, le groupe Sonatrach va investir quelque 50 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, soit une moyenne de 10 milliards de dollars annuellement dans tous les domaines (exploration, exploitation, formation...), avait annoncé en octobre dernier Ould Kaddour. Il y a moins d'un mois, le premier responsable du plus puissant groupe algérien a dressé un constat peu reluisant sur l'organisation et le fonctionnement de son groupe. La bureaucratie, l'organigramme inadéquat, les créances de la compagnie et bien d'autres aspects ont été abordés. Lors d'un séminaire consacré à la compagnie, il a fait part de plusieurs dysfonctionnements qui minent l'entreprise. Pour lui, «l'absence d'une stratégie à long terme» se fait sentir et l'inexistence d'un système efficace d'information et de communication est un véritable handicap pour le groupe. Plusieurs dysfonctionnements Le premier responsable du groupe a reconnu que la plus importante compagnie algérienne «ne s'est pas préparée au scénario d'un effondrement du marché pétrolier» et que maintenant il faut trouver, dans l'urgence, des solutions pour sortir l'entreprise de sa torpeur. En guise de solution, il a plaidé pour une réorganisation du groupe d'une manière «intelligente» pour répondre aux besoins du pays. À ce propos, il a fait savoir qu'un changement allait être opéré à Sonatrach dans le but de définir les objectifs à assigner à cette compagnie, en relevant, à titre d'exemple, un nombre excessif de filiales.