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Hydrocarbures : La fiscalité pétrolière doit être révisée
Publié dans Le Maghreb le 07 - 11 - 2017

Personne ne peut nier que l'économie de l'Algérie dépend d'un seul secteur, les hydrocarbures, une réalité qui doit changer, car un de ces jours le pétrole est appelé à être supplanté par d'autres ressources naturelles.
Mais avant d'arriver à ce stade, il faut bien profiter de cette richesse, qui constitue un énorme pôle d'investissement à l'échelle nationale et internationale, et cela par la réalisation des projets en cours et la découverte de nouveaux puits.
En effet, et afin de promouvoir l'investissement dans ce domaine, une révision de la loi sur les hydrocarbures est nécessaire. Reçu, ce lundi, par notre consœur, Souhila El Hachemi, sur les ondes de la radio chaînes 3, l'ancien P-DG de la Sonatrach, Abdelmadjid Attar, s'est exprimé sur l'investissement dans ce secteur.
A la suite de l'annonce par le ministre de l'Energie et des Mines d'un prochain et nouvel amendement de la loi sur les hydrocarbures, l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne recevait, hier, l'ancien P-DG de la Sonatrach, qui a estimé indispensable de réviser la fiscalité pétrolière et ce, pour plusieurs raisons.
Selon M. Attar, une telle révision peut rendre l'investissement dans le domaine pétrolier plus attractif, et mieux, elle peut attirer les partenaires, revoir les types de contrats, par trop " rigides ", et dans le même temps assainir le climat des affaires, afin d'améliorer les relations avec les sociétés pétrolières désireuses d'investir en Algérie.
Très critique, M. Attar observe qu'il ne suffit pas seulement de revoir la loi, mais également de faire en sorte d'assainir l'environnement actuel du secteur pétrolier dans le pays, par " trop bureaucratisé ". Les compagnies pétrolières étrangères, note-t-il, ne savent pas, toujours, à qui s'adresser, éprouvent des fifficultés à obtenir des rendez-vous nécessaires et, de plus, souligne-t-il, les décisions tardent à se concrétiser.

Puits peu rentables
A propos de l'exploration des ressources, l'intervenant, qui occupe présentement la vice-présidence de l'Association algérienne de l'industrie du gaz, estime qu'elle constitue le point faible du secteur pétrolier. " On ne réussit pas, explique-t-il, à renouveler les réserves, ce qui fait que l'on produit " de moins en moins " de pétrole et de gaz " depuis 2007 ". Les découvertes de ressources réalisées, ici et là, n'ont pas eu un impact notable sur le niveau de la production. Pour lui, s'il est vrai que l'on réalise de plus en plus de découvertes, on fait, par contre, moins de volume, parce que la plupart des puits mis à jour ne sont pas rentables économiquement, ou bien sont " à la limite de la rentabilité ". Les raisons de la baisse de compétitivité du secteur des hydrocarbures, M. Attar les impute à divers facteurs parmi lesquels il met en avant la bureaucratie, les types de contrats, de même que le déficit de stabilité et de vision à long terme dans son ensemble.
" Au sein de Sonatrach, relève-t-il, tout comme au sein d'Anapht, les décisions sont très lentes à prendre ". Il faut, propose-t-il, changer le mode de travail. Citant l'actuel P-DG de cette entreprise, il observe qu'il a eu " le courage " de mettre le doigt sur les problèmes qui entravent son fonctionnement. Il est temps, rappelle-t-il, de réorganiser le secteur pétrolier et gazier en profondeur, notamment en décentralisant la prise de décision et en accordant une plus grande liberté d'action à ses cadres et à ses techniciens.

La nouvelle stratégie sera finalisée avant fin 2017
D'autre part, et à partir de Hassi R'mel, le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a indiqué hier que l'élaboration de la nouvelle stratégie de ce groupe pétrolier à l'horizon 2030 pourrait être finalisée avant la fin de l'année 2017.
"Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle stratégie de Sonatrach à l'horizon 2030, et j'espère voir (l'ébauche de cette stratégie) finalisée avant la fin de l'année 2017", a-t-il déclaré à la presse en marge de sa visite à Hassi R'mel.
Pour rappel, le Groupe Sonatrach a entamé l'élaboration d'une nouvelle stratégie à l'horizon 2030, intitulée "projet SH 2030".
Il s'agira "de définir ce que Sonatrach va devenir, comment et avec quels moyens et organisation va-t-elle y parvenir", avait déjà expliqué M. Ould Kaddour en septembre dernier.
"Nous voulons développer la stratégie d'ici l'horizon 2030 pour pouvoir savoir où nous voulons aller, est-ce que nous allons transformer Sonatrach ? est-ce que nous ferons aussi du solaire ou bien d'autres activités ? Nous allons définir la vision et développer les objectifs. Et à partir de ces objectifs, il s'agira de définir les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour les mener à l'horizon 2030", avait-il expliqué.

Respecter les délais des projets
Ainsi, le P-DG de Sonatrach, a insisté, sur le respect des délais et des coûts ainsi que de la qualité des projets engagés par ce groupe pétrolier national.
"Je suis très sensible à ce que les projets soient respectés en termes de délais, de coût et de la qualité", a-t-il souligné lors de sa visite à Hassi R'mel. A ce propos, il a considéré qu'il y a beaucoup de progrès à faire sur ces trois critères. Par ailleurs, il a relevé que le monde est en train de connaître des changements importants: "si nous n'arriverons pas à suivre ces changements, nous serons dépassés", a-t-il avisé. Pour rappel, le Groupe Sonatrach va investir une cinquantaine de milliards de dollars sur les cinq prochaines années, soit une moyenne de 10 milliards de dollars annuellement dans tous les domaines (exploration, exploitation, formation...), avait annoncé en octobre dernier, M. Ould Kaddour.


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