Une scène mobile qui aurait coûté plus de 12 milliards de centimes, acquise l'année 2013, par le Théâtre régional de Batna (TRB), est immobilisée dans un hangar, route Lambiridi, à la sortie sud de la ville de Batna. En effet, la scène mobile du TRB est immobilisée alors que cette structure roulante achetée est censée rapprocher le théâtre aux habitants, qui sont en dehors des murs ou au-delà des portes du chef-lieu de la wilaya de Batna, et plus spécialement des agglomérations, notamment ceux qui ne disposent pas de salles de spectacles, ou encore jusqu'au fond des régions déshéritées. Pourquoi cette scène est-elle en hibernation depuis presque son acquisition? Tout le monde se rappelle de sa première représentation et démonstration devant le public de la ville de Batna, le 10 décembre 2013, et des quelques apparitions à travers les villes de Batna, Mascara, Alger et Oum El-Bouaghi, avant qu'elle ne disparaisse totalement de la circulation pour s'immobiliser définitivement dans un garage. On a tenté de faire la lumière sur les causes de «l'immobilisme» de cette scène mobile, mais l'affaire semble être marquée du fer de l'Omerta. Dès qu'on évoque cette affaire, on se contente de nous répondre : «l'affaire est réglée !». Une scène mobile, un camion-tracteur et d'autres matériels achetés à des milliards de centimes croupissent à l'ombre. Rumeurs Les informations que nous avons recueillies différent d'une personne à une autre. Sur les raisons de cet immobilisme, l'affaire est entourée d'opacité et certaines âmes charitables nous ont même conseillé d'éviter d'en parler. Lorsque la question est posée, on vous répond que c'est un problème de paperasses qui vient d'être réglé. L'énigme est : «Comment cette scène mobile avait-elle pu se déplacer à travers la ville de Batna, à Mascara, à Alger et à Oum El-Bouaghi, si elle n'avait pas les papiers en règle?». Et si le problème est réglé comme l'évoquent certains, «pourquoi, on ne l'a pas utilisée lors de la manifestation du 1er Novembre 1954, le 31 décembre dernier par la wilaya de Batna ?» Pourquoi certaines rumeurs parleraient de conformité du certificat d'immatriculation, de carte grise, d'autres du numéro d'identification du véhicule ou du numéro de série du véhicule, qui aurait été frappé du poinçon étoile. Des dépenses inutiles Nous n'avons pu ni confirmer, ni infirmer ces rumeurs. Tout ce dont nous sommes certains est que la scène mobile du Théâtre régional de Batna est en hibernation dans un garage, route de Lambiridi, et qu'elle est exposée aux intempéries et aux vicissitudes du temps. On se demande pourquoi les gestionnaires laissent un tel matériel dans un hangar alors que les populations des agglomérations déshéritées ne profitent pas du théâtre et autres spectacles festifs, sans compter le montant du loyer, qui dépasse les 20.000 dinars, que le Théâtre régional paie chaque mois et, bien sûr, les salaires des veilleurs de nuit et de jour. Selon des artistes de Batna, le nouveau directeur du TRB, qui a été installé il y a quelques mois, s'en laverait les mains, et aurait même demandé au concessionnaire de porter l'affaire en justice, pour le montant de six milliards de centimes qui reste à la direction du Théâtre régional de Batna à payer… Une enquête est nécessaire pour déterminer les responsabilités et mettre fin à cette histoire, qui risque d'apporter atteinte à la crédibilité et à l'image de marque du TRB. Quand la scène mobile du Théâtre régional de Batna sera-t-elle opérationnelle ? Sinon, pourquoi dépenser des milliards de centimes pour un matériel qui ne sera pas exploité et pour lequel le TRB continuera à dépenser une somme conséquente de 200.000 DA, rien pour les frais du loyer d'un local, route de Lambiridi, au sud de la ville de Batna, chaque année, sans compter la paie des veilleurs de jour et de nuit et l'entretien de la scène mobile et du camion tracteur. Rappelons que cette scène démontable de 80 mètres carrés peut être tractée facilement aux quatre coins du chef-lieu, de la wilaya, de Batna et à travers le pays, et elle pourrait même être montée en une demi-heure par un ou deux hommes seulement. Aguellid Aguellil