Alors que tout le monde n'attend que le nouveau directeur du Théâtre régional de Batna, en la personne de Noui Djamel, veuille accorder de l'importance au théâtre pour enfants, eu égard aux multiples bienfaits pour la personnalité de l'enfant, citoyen de demain, ce nouveau responsable prend tout le monde à contre-pied et n'inclue pas dans ses activités régulières de loisir la production du théâtre pour enfants. Une sévère marginalisation de l'enfant, surtout que sur les 71 productions du Théâtre régional de Batna, seulement 14 produits sont des spectacles pour enfants (alors que les pièces de théâtre sont moindres). Lorsqu'il s'agit de pièces théâtrales pour adultes, le Théâtre régional de Batna, qui a mauvaise mine financière, se meut en un établissement généreux, pour éviter d'employer l'adjectif de dispendieux, à l'image de cette pièce El-Ouali (peu importe la source de financement), laquelle avait même englouti un milliard et deux millions de centimes. Pourquoi le Théâtre régional de Batna n'a-t-il pas daigné ou s'est-il abstenu de monter une pièce théâtre pour enfants ? Vite, les responsables dégainent leur argument et vous tiennent le discours de «la restriction économique», de «la crise économique», de «Takachouf» (de la politique d'austérité), ils vont même vous déchirer le cœur par leurs jérémiades sempiternelles à savoir que «le théâtre ne sera même pas capable d'assurer son avenir économique ou la paie à ses fonctionnaires d'ici le mois de décembre, si les choses persistent». Dans ce cas de figure, soit ils prennent les comptables du ministère de la Culture, qui ont établi le budget (des recettes et des dépenses) pour des incompétents, soit ils prennent les gens de la presse pour des demeurés. Nous dirons que dans les deux cas, ces responsables ont tort… Le théâtre a de l'argent et le problème est comment faut-il bien le fructifier pour renflouer les caisses et assurer le développement. Nous allons leur rafraîchir leurs mémoires par quelques faits et à eux de nous répondre si nous avons tort. Nous rappellerons aux responsables que les pièces pour enfants, programmées et jouées, chaque vendredi et organisées pendant les journées du théâtre des enfants (durant les vacances d'hiver et de printemps) font rentrer plus d'argent dans les caisses du Théâtre régional de Batna, que les pièces théâtrales pour adultes. La majorité des pièces théâtrales pour adultes, pendant les années 2016 et 2017, n'ont enregistré qu'une fréquentation faible et une moyenne ne dépassant pas souvent, plus de 10 entrées par spectacle, alors que les pièces du théâtre pour enfants ont dépassé largement ce nombre, à chaque représentation, il n'est pas enregistré moins de 100 enfants, sans compter les parents. Bilan Nous inviterons et nous laisserons le service de comptabilité du Théâtre régional de Batna, en toute conscience et âme, de publier un bilan, ne serait-ce un tableau comparatif des dépenses et des entrées des pièces théâtrales pour adultes des années 2016 et 2017 et celui des pièces théâtrales pour enfants des même années. Mine est de constater que les pièces théâtrales pour enfants font rentrer plus d'argent aux caisses du Théâtre régional de Batna que les pièces théâtrales pour adultes. Alors, pourquoi le théâtre n'a pas programmé deux ou trois pièces pour enfants pour alimenter ses caisses ? Si les responsables du TRB respectent vraiment les instructions du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi et s'ils veulent réellement renflouer leurs caisses de l'argent frais, pourquoi s'obstinent-ils à monter une pièce théâtrale pour adultes et participer au festival du TNA ou au festival professionnel, au-détriment du théâtre pour enfants ? «Prestige lorsque tu nous tiens», nous confie le comédien et metteur en scène Djebara Ali, qui nous a confié de vive voix, qu'il avait beau les conseiller de reprendre une ancienne pièce et d'accorder de l'intérêt au théâtre pour enfants. Les responsables sont avertis de ne pas confier les pièces théâtrales pour enfants à des associations et des coopératives dans le cadre des coproductions, parce qu'elles sont en manque de moyens et d'expériences et le produit monté risquera d'être de piètre qualité. Les expériences des années passées l'attestent. Le personnel du ministère de la Culture, qui compte des professionnels, sait quels risques encourent les enfants en mettant sous leurs yeux des spectacles de mauvaises qualités et antipédagogiques, qui pourraient nuire aux développements des enfants. L'objectif essentiel du théâtre pour enfants est de conscientiser les enfants porteurs de l'avenir du pays. Si les responsables du Théâtre régional de Batna n'ont pas de l'argent, pourquoi continuent-ils à payer les charges de la scène mobile (garages et gardiens toute l'année), estimées à 2 000.000 dinars algériens chaque année ,depuis des années sans la faire exploiter et entrer de l'argent frais aux caisses ? Motus ! Simplement, vous disent certains pince-sans-rire c'est l'histoire ou le conte de «El-Fil ou El-Fila» (ce conte de l'éléphant et la femelle de l'éléphant). Pourquoi cette scène mobile n'était-elle pas exploitée jusqu'à maintenant ? Tout le monde croit que le problème ou du moins le mystère qui l'entoure est réglé et qu'«elle pourrait à chaque sortie faire rentrer les millions». Rien qu'à louer son véhicule-tracteur à une société, le Théâtre régional de Batna pourrait gagner de l'argent frais, des millions de dinars l'année… Rien que dans la wilaya de Batna, plus de la moitié des soixante-deux chefs de communes ne disposent pas de salle de spectacles. Pourquoi cette scène mobile ne les dessert-elle pas et par le fait elle fera rentable. En plus de l'argent, nous ne pouvons que répondre que le théâtre pour enfants a également pour mission de préparer l'adulte de demain à vivre en société, à vivre dans sa société d'être le spectateur ou le comédien...