La station de transport urbain de la place des Martyrs se transforme peu à peu en chantier. En avril dernier, l'Entreprise du Métro d'Alger a confié un projet portant réalisation d'une extension de la première ligne du métro à quatre entreprises, dont deux portugaises. Le coût des travaux est estimé à 11,432 milliards de dinars. L'extension sera achevée au printemps 2013. L'installation du chantier portant extension de la première ligne du métro vers la Basse Casbah a commencé lundi après-midi à la place des Martyrs. L'entreprise algérienne GESI-TP, filiale du groupe Geni Sider, qui fait partie du groupement de réalisation, s'occupe depuis deux jours de la délimitation du chantier préalable à la réalisation d'une station centrale du métro. Pour ce faire, les ouvriers travaillent de jour comme de nuit afin de poser des barricades métalliques. L'opération touche tout l'espace réservé aux transporteurs privés qui assurent les lignes Ben Aknoun, Ben Omar (Kouba), Aïn Bénian et Chevalley (Bouzaréah). Les bus continuent de fréquenter la station urbaine en attendant sa fermeture totale qui devrait avoir lieu avant la fin de cette semaine. Par conséquent, les transporteurs privés seront affectés à d'autres lieux. Dans une déclaration faite au Temps d'Algérie, le 2 juillet, le président de l'APC de la Casbah, Amar Zteili, a précisé que les transporteurs de la ligne de Ben Aknoun seraient déplacés vers l'avenue du 1er Novembre, là où se trouvent actuellement les bus desservant Boumati (El Harrach). Ceux de la ligne de Aïn Bénian iront encombrer les arrêts de R'mila. Quant à ceux de Ben Omar et Boumati, ils seront transférés vers l'ancienne station de taxis de l'interwilaya de la Pêcherie. Cela étant, les arrêts de bus de la place des Martyrs réservés à l'opérateur public Etusa ne sont pas concernés par la délocalisation puisqu'ils ne se trouvent pas dans le périmètre du chantier. Dans la station, les professionnels s'attendent à ce que l'Etusa récupère toute la clientèle des opérateurs privés. «Quelqu'un qui veut se rendre à Aïn Bénian ne voudrait quand même pas descendre jusqu'à R'mila alors que les bus de l'Etusa sont stationnés devant chez lui», affirme un receveur de bus de la ligne de Aïn Bénian. Hier matin, les travaux de délimitation du chantier se faisaient sous le regard des chauffeurs de bus et des receveurs. «C'est peut-être pour la dernière fois que le bus entre ici», se plaint un chauffeur en discutant avec un employé du métro. En parallèle à l'installation du chantier, des travaux de terrassement sont en cours dans l'atelier portant fouilles archéologiques, ouvert en avril 2008 sous la responsabilité de la direction de la culture de la wilaya. Les fouilles ouvertes depuis une année ont été refermées. Si les travaux d'extension de la première ligne du métro ont commencé, aucune plaque de chantier n'est mise en place pour tenir la population informée. Pour rappel, c'est en avril dernier que l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) a confié la réalisation de cette extension (Grande poste-Casbah) à un groupement d'entreprises constitué de Andrade Guttirez (Brésil), Zagope (Portugal), Teixeira (Portugal) et GESI-TP (Algérie). Le groupement a soumissionné pour un montant total de 11,432 milliards de dinars. Le projet sera en principe livré dans un délai de 42 mois (printemps de 2013), suivant les engagements du groupement. La phase de son équipement interviendra après la fin de ces travaux des gros œuvres. Les travailleurs du chantier pensent que le projet peut être livré dans les délais arrêtés. «Ce sont les Portugais qui vont le réaliser», lancent-ils en guise d'assurance.