Sa réalisation aura nécessité une enveloppe de 90 milliards de dinars sans compter les extensions prévues. Plus d'un quart de siècle après son lancement, verra-t-on bientôt le métro sortir du «bout du tunnel?.» pour reprendre ce cliché si cher aux pessimistes de tous bords. Affirmatif, sommes-nous enclins de dire après la livraison, samedi, de la dernière rame du métro d'Alger d'une série de 14 unités. En provenance de Barcelone (Espagne), cette rame est composée de six voitures d'une capacité totale de 1200 passagers, soit quelque 200 passagers par voiture. Débarquée du bateau Teleghma, de la Compagnie nationale de navigation (Cnan), cette rame a été acheminée vers le site de maintenance de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) à Bachdjarah. Les 14 rames livrées, d'un coût unitaire d'environ 8 millions d'euros (plus de 800 millions de dinars), ont été fabriquées par le constructeur espagnol CAF (Construcciones y auxiliar de Ferrocarriles). La première d'entre elles a été réceptionnée fin septembre 2008. Ces rames devront équiper la première ligne du métro d'Alger reliant la Grande-Poste à Haï El Badr. Cette dernière rame subira des essais techniques, à l'instar de ceux opérés sur les 13 premières. Chacune de ces 14 rames se compose de six voitures d'une capacité de 1200 passagers. D'une longueur initiale de 9,5 km, la première ligne du métro de la capitale devra desservir 5 communes d'Alger (Bachdjarah, El Maqaria, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-centre) à travers 10 stations. Sa réalisation aura coûté 90 milliards de dinars, tandis que le financement des travaux d'extension est inscrit dans le prochain plan quinquennal pour la période 2010-2014, avait récemment affirmé le ministre des Transports, Amar Tou. La demande prévisionnelle moyenne de transport par métro est estimée en heure de pointe à 21.000 passagers/heure dans le sens Place des Martyrs-Haï El Badr, avant d'atteindre par la suite les 40.000 voyageurs/heure. Le trafic devrait atteindre, à terme, les 150 millions de voyageurs par an, selon l'EMA. Par ailleurs, les travaux de la ligne reliant Haï El Badr à El Harrach sont déjà entamés par un groupement franco-germano-italien. «Ce groupement travaille actuellement sur la construction d'un viaduc d'une longueur de 250 mètres enjambant le tunnel de Oued Ouchaïah vers El Harrach», a précisé un haut responsable de l'EMA à la presse. Une autre extension, la deuxième, reliant la Grande-Poste vers la place des Martyrs, sera prise en charge par un groupement algéro-luso-brésilien. Une fois fonctionnel, ce «cher et cher métro», dans le double sens du terme, sera le deuxième en importance en Afrique, après celui du Caire, ce qui a fait dire au ministre des Transports, Amar Tou, en avril dernier, «le rêve est devenu réalité». En 15 ans, seules quatre stations ont été construites! L'exploitation commerciale de la première ligne du métro, entre Kouba et Hussein Dey, deux quartiers populaires de l'est d'Alger, se fera durant l'été 2009. Peu d'informations sont disponibles sur le prix du ticket de métro. Mais, d'après des sources proches de l'EMA, les usagers auront des tickets uniques de 30 DA. D'une longueur de 9,5 km en double voie et sur dix stations, le métro devra desservir Bachdjarah, El Maqaria, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-Centre. Deux extensions de la ligne 1 sont prévues en 2010: de Haï El Badr vers Aïn Naâdja et de Tafourah vers la place des Martyrs. Les travaux relatifs au tronçon Haï El Badr-El Harrach sont déjà entamés pour l'extension à l'Est. Des avis d'appel d'offres pour la sélection de bureaux d'études ont été lancés pour les autres tronçons de l'est et de l'ouest d'Alger: Bab Ezzouar, Ain Nâadja et Baraki, place des Martyrs, Bab El Oued, Chevalley, Dely brahim, Draria et Ouled Fayet. Le métro sera équipé du système d'automatisme Trainguard MT Cbtc de Siemens (train sans conducteur). Ce système d'exploitation rationnel existe déjà dans les métros de Barcelone, de New York, de Budapest et la ligne 14 du métro de Paris. La Régie autonome des transports parisiens (Ratp) va exploiter le métro d'Alger et assurer sa maintenance durant huit ans. Le contrat est évalué à 126 millions d'euros. Avec des intervalles d'exploitation de deux minutes et d'une vitesse de 70 km/h, le métro d'Alger sera ouvert de 5 heures à 23 heures, sept jours sur sept. Se voulant rassurant quant à la sécurité des futurs usagers, le ministre des Transports avait souligné que «beaucoup d'efforts sur la maintenance sont déployés.» Des agents seront recrutés par l'EMA pour assurer la sécurité des sites et une surveillance vidéo sophistiquée sera également mise en place.