Les pesticides et insecticides sont omniprésents dans le quotidien des Algériens. Aussi bien dans l'agriculture (utilisation de fertilisants et autres engrais) que dans les foyers (insecticides pour lutter contre les foyers de moustiques ou autres insectes nuisibles), leur utilisation d'une manière irrationnelle peut engendrer des risques pour l'environnement et la santé publique. Dans ce sens, l'Association algérienne pour la protection de l'environnement, APEP, tire la sonnette d'alarme en affirmant que «l'Algérie est un grand consommateur de pesticides». Dans le sillage et aux fins de mettre l'accent sur les conséquences sanitaires pouvant découler de cette utilisation abusive, cette association a indiqué que «30 000 tonnes sont épandues chaque année». Elle soulignera que «l'exposition à ces milliers de composants chimiques, par le biais de l'eau et de l'alimentation, sont massives et inquiétantes». Une déclaration qui suffit, à elle seule, à mettre en exergue la dangerosité des produits en question d'où la nécessité pour le gouvernement de réguler les importations et l'utilisation des produits chimiques. Dans un court entretien téléphonique, des sources généralement bien autorisées nous ont affirmé que «la direction de l'environnement de Annaba a entamé une poursuite judiciaire à l'encontre de l'Onapsa, laquelle est sujette à liquidation». Le directeur de l'environnement de Annaba nous a confirmé cette information tout en se gardant de donner plus de détails. Il sied de rappeler que cette affaire de pollution de la part de l'Onapsa a été, mercredi, soumise à l'APW par le directeur de l'environnement, lequel n'a pas manqué de mettre l'accent sur le grave préjudice causé à l'environnement dont il se dit le défenseur. Au vu de la haute toxicité des composants chimiques des pesticides et autres insecticides et dans l'optique d'une gestion rigoureuse inhérente à l'utilisation et à l'importation, des mécanismes juridiques ont été mis en place par les différents organismes et autres institution étatiques concernés. Des textes devant régir le secteur du transport, l'utilisation des dizaines de produits hautement toxiques, l'importation, l'homologation des produits par des commissions ainsi que le contrôle phytosanitaire. S'agissant du chapitre contrôle, les ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Défense nationale et de l'Industrie sont chargés de l'application de la directive n°03-451 du 01-12-2003 définissant les règles de sécurité applicables aux activités portant sur des matières et produits chimiques dangereux ainsi que les récipients de gaz sous pression, et du 10/04/2004 fixant la composition, les missions et le fonctionnement du comité technique des matières et produits chimiques dangereux. La protection du consommateur, une priorité Il faut savoir que divers organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ainsi que le secteur universitaire et de recherche ont contribué à l'élaboration d'un profil national pour évaluer les capacités nationales de gestion des produits chimiques. La protection des consommateurs occupe une large place dans le processus mis en place par le gouvernement qui demeure à l'écoute des préoccupations. Dans ce contexte, et suite à la promulgation du décret n°89-147 du 08/08/89, le ministère du Commerce était chargé de la création, l'organisation et le fonctionnement du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage ainsi que de l'application de la loi n°89-02 du 07/02/89 relative aux règles générales de protection du consommateur. La fabrication, voire la manipulation des produits chimiques est tributaire du DE n°92-42 du 04/02/92 relatif aux autorisations préalables à la fabrication des produits toxiques ou présentant un risque particulier. Cela dit, une multitude de décrets et de lois déterminent les conditions relatives au transport et à l'utilisation, à la récupération des déchets toxiques et leur acheminement vers des lieux de traitement et régissant les activités dans le strict respect des conventions internationales, à l'instar de celle de Vienne pour la protection de la couche d'ozone (DP n°92-354 du 23/09/92), signée à Vienne le 22 mars 1985, celle portant adhésion au protocole de Montréal relatif à des substances appauvrissant la couche d'ozone, signée à Montréal le 16 septembre 1987 ainsi qu'à ses amendements, Londres 27-29 juin 1990 (DP n°92-355 du 23/09/92).