C'est samedi que s'est achevée la période de recrutement des joueurs. Une phase marquée par une envolée des offres proposées aux joueurs et qui démontre que tout va de travers dans nos clubs. En effet, n'avons-nous pas affaire ici à des associations sportives au statut d'amateur puisque le professionnalisme n'est pas encore instauré chez nous ? Du moins on ne connaît pas un seul club algérien qui puisse affirmer qu'il est passé de l'autre côté de la barrière et qu'il est inscrit au registre du commerce. Voilà également des associations sportives dont les dirigeants clament tous durant la saison sportive qu'ils se heurtent à des difficultés financières mais qui, à chaque intersaison, ont assez de sous pour enrôler de nouveaux joueurs. C'est un mystère dont la clé se trouve chez les DJS lesquels, s'ils faisaient correctement leur travail en matière de contrôle, arriveraient à nous dire d'où vient et où va tout cet argent brassé par les clubs. Reste, ensuite, à savoir si ces joueurs valent vraiment ce que l'on consent à leur payer. Depuis de nombreuses années, la presse, notamment spécialisée, ne se gêne pas d'user, à tout va, du qualificatif de star pour certains de nos joueurs. La star est quelqu'un qui a des qualités, presque hors normes, pour jouer un rôle. Dans la médiocrité ambiante du football algérien, on n'en voit aucun qui puisse répondre à cette mission. Du reste, si vraiment le championnat d'Algérie de football avait des stars, on retrouverait, tout naturellement, celles-ci en équipe nationale. Apparemment, pour le coach national, Rabah Saâdane, nos joueurs locaux n'ont pas assez de talent pour faire partie du onze titulaire de cette équipe nationale. Aucun de nos joueurs n'a la cote à l'étranger. D'un autre côté, si nos joueurs étaient des stars, ils intéresseraient les clubs professionnels européens qui se battraient pour avoir ces perles rares. Or on voudrait bien qu'on nous cite un seul de nos joueurs formés chez nous qui a pu se frayer un chemin vers un grand club. Il y a eu Madjer stop et fin. Saïb lui a progressé à Auxerre qu'on ne peut considérer comme étant un grand club puisque même en France, il n'est pas parmi les meilleurs. Même chose pour Menad et Meddane qui ont évolué dans des clubs portugais de seconde zone. Ne parlons pas de Saïfi et de Bezzaz qui n'ont pu voler plus haut que chez les modestes clubs de Lorient et de Valenciennes. Dernièrement, c'est un de nos plus sûrs espoirs, Farid Cheklam, qui s'en était allé à Dijon pour tenter de percer. Hélas pour lui, le test s'est avéré non concluant. Et là nous parlons du club de Dijon, c'est-à-dire sans grand passé footballistique. Voilà qu'on nous assène une histoire selon laquelle Achiou aurait tapé dans l'œil des dirigeants du même club de Dijon. Des dirigeants qui se disent intéressés par le joueur de l'USMA pour le prochain mercato d'hiver. Il ne faudrait pas prendre les gens pour de grosses baudruches parce que quand un joueur vous fait impression, vous ne retardez pas de six mois son recrutement. Vous le prenez tout de suite. Tout cela pour dire que les Dijonnais n'ont fait que parloter histoire de faire plaisir au joueur et à celui qui les questionnait. Et ces joueurs non acceptés en Europe comme beaucoup de leurs collègues sont richement payés. On voudrait bien connaître en fin de saison si l'argent investi dans leur recrutement ne l'a pas été pour rien. Mais chez nous, on dépense comme on veut et comme on peut sans craindre le retour de manivelle.