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Les vacances des uns et des autres
Draâ El Mizan
Publié dans Le Temps d'Algérie le 03 - 08 - 2009

Il est 10h. Le soleil tape déjà très fort. Malgré la chaleur torride, les citoyens de la municipalité de Draâ El Mizan, située à 40 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont été nombreux dans le marché hebdomadaire de la ville pour faire leurs courses.
Les achats de légumes frais cueillis dans les champs les plus proches restent un choix convoité par plus d'un. Les pères de familles qui ont pris leur congé annuel ont pris le pli chaque matin de se lever tôt pour acheter du lait, du pain et bien sûr un journal pour se mettre au diapason de l'actualité.
En cette période estivale, peu de gens dérogent à une habitude bien ancrée dans les mœurs, de nombreuses personnes travailleuses préfèrent passer un mois de congé près de leur famille en s'occupant de quelques bricoles à la maison.
Parfois, c'est la maison qui doit être repeinte, alors que d'autres fois, c'est la salle de bains qui nécessite des travaux pour réparer le système d'évacuation des eaux. Pour d'autres travailleurs, les vacances annuelles sont synonymes de repos total, de grâces matinées.
Ceux qui ont eu la chance d'avoir des enfants, ils leurs confient la tâche des achats quotidiens. Dans les villages de la commune, c'est plus les discussions dans les cafés, le travail des figueraies et la culture de la tomate, du poivron et du piment près des sources d'eau.
«Je travaille à la SNVI depuis environs vingt ans. Chaque année, je passe mon congé annuel ainsi (en travaillant à la maison). Dans la vie, il ne faut pas être gâté.
Programmer des vacances au bord de la mer coûte cher et puis les temps ont bien changé et je suis obligé d'assurer le pain à mes enfants avant de penser au tourisme. C'est une réalité et il faut regarder les choses sereinement et logiquement», nous confia âmmi Moh. Les plus jeunes travailleurs dans des entreprises ont le même angle de vision.
C'est similaire. «Je suis célibataire, il faut se préparer pour fonder un foyer. C'est moi qui finance ma fête de mariage et non pas mon père. Aller en vacances, à mon avis et dans mon cas, est un gaspillage même si je vois que la vie moderne nécessite bien des sorties et des randonnées au moins…
En quelques mots, je ne peux pas m'offrir des vacances», se lamenta un jeune, travailleur à l'Eniem de Oued Aïssi. La vie des travailleurs est mise à rude épreuve par la cherté de la vie. Répondre aux besoins de leurs familles revient à chaque fois sur les lèvres des citoyens questionnés au sujet des vacances.
Les cybercafés, seul refuge pour les jeunes
Tôt dans la matinée, de nombreux jeunes convoitent les cybercafés implantés au niveau de la ville de Draâ El Mizan. Le prix de l'heure de connexion pratiqué par les gérants de ces lieux est plus raisonnable et plus compétitif par rapport aux autres régions et les cybercafés connaissent une affluence record de clients ces derniers jours.
D'ailleurs, on peut facilement rencontrer des jeunes qui viennent des autres communes telles que Tizi Gheniff, Aïn Zaouïa, Frikat et Boghni seulement pour bénéficier du prix qui est de 40 DA/h.
Cette technologie de communication demeure un refuge pour les jeunes qui ne trouvent pas des bons entendeurs dans leur entourage. Chercher l'âme sœur dans un salon de chat est le rêve de la plupart des jeunes qui fréquentent quotidiennement les cybercafés.
Un vocable plein de néologismes spécifiques à ce moyen de contacts et d'échanges. Les jeunes le maîtrisent bien. «Beaucoup de jeunes ont pu avoir leur visa d'installation en France ou ailleurs au Canada et qui sont allés via ce moyen (internet). Je ne sais pas, je vais partir n'importe où, l'essentiel est que le niveau de vie soit meilleur. Je suis diplômé de l'université en biologie.
Je cherche un travail décent depuis deux longues années. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, rien ne se profile à l'horizon. C'est vous dire que les portes sont toutes fermées devant plusieurs jeunes.
Qu'est-ce que je dois faire ?», s'interroge Hamid. D'autres jeunes diplômés des universités et des centres de formation sont nombreux à postuler pour un poste de travail via internet. «L'internet est un moyen très efficace afin d'arracher un job.
Ça ne coûte pas cher par rapport à l'obsolète moyen qui est le fax», nous dira Mourad, ingénieur en informatique, diplômé en octobre 2008. Il est tout à fait clair que les jeunes prennent d'assaut les cybercafés au moment où le manque d'infrastructures sportives dans la ville de Draâ El Mizan est remarquable.
Ils ne trouvent pas un lieu de distraction en ces jours de vacances après la fin d'une journée caniculaire fatigante.
Il est à noter que les locaux abritant les cybercafés sont climatisés, chose qui encourage les jeunes à fréquenter ces lieux en masse même pour se rafraîchir. «Il n'existe aucun lieu où on peut s'asseoir tranquillement, hormis un cybercafé qui, sans exagération aucune, pour moi, est le lieu idéal pour passer quelques heures en fraîcheur en lisant les nouvelles sur le net», nous dira un jeune citadin.
Les retraités, une vie,une histoire à raconter
Les retraités n'ont aucun coin bien précis où aller, hormis les cafés de la ville. Ils font des tours de dominos et autres jeux de cartes. En fait, il s'agit d'une vie routinière.
Dans les villages, les retraités mènent une vie simple et paisible. De nombreux villageois à la retraite préfèrent acheter des moutons pour les engraisser afin de bénéficier d'une autre rente, en plus de la médiocre retraite perçue mensuellement. A la fin de la journée, avant la nuit tombée, les villageois du même âge se rassemblent dans un lieu de rencontre pour discuter de tout et de rien, avant de se disperser pour prendre un dîner en famille.
Ceux qui ont eu la chance d'avoir travaillé en France, l'euro leur offre la possibilité de garnir leur vie. La majorité des retraités des entreprises d'outre-mer louent des fonds de commerce à leurs enfants en ville ou achètent des moyens de travail comme des fourgons à leur progéniture.
Les vieux aiment raconter leur vie à leurs petits-enfants. Une histoire d'un osé qui a bravé une vie pleine d'embûches. Quoi qu'il en soit, les vieux et les vieilles femmes aussi sont les bien-aimés de leur famille. Avec une lecture positive de la vie, ils font la joie des petits et des grands !
Des activités pour rompre la routine
Le mouvement associatif est en hibernation durant cet été. Seule l'association culturelle Taneflit n'tmazight, qui a son siège au niveau de la ville de Draâ El Mizan, continue de dispenser des cours de musique et d'assurer d'autres activités telles que le prêt de livres aux jeunes de la localité. Cela suscite un engouement particulier chez les mordus de la lecture.
«On reçoit quotidiennement une vingtaine de jeunes à la bibliothèque de l'association soit pour une adhésion, soit pour effectuer des prêts de livres.
Les jeunes s'intéressent beaucoup à l'histoire, à la culture et aux contes. Pour les plus âgés, chose qui nous encourage davantage, c'est bien l'histoire et les romans.
Dernièrement, on a organisé une rencontre avec les nouveaux bacheliers pour les aider dans le choix de leur branche d'études à l'université. Ils nous ont sollicités et on a répondu d'une manière favorable. Sur un autre plan, nous organisons des sorties à la plage pour nos adhérents.
Des tournois de jeu d'échecs, des cours de musique. Il y a aussi le club de photographie qui assure des cours aux adhérents ; à titre d'information, la liste est toujours ouverte.
On a inscrit dans ce club plus d'une trentaine d'éléments. Il y a aussi notre troupe de théâtre qui a à son actif plusieurs comédiens et un encadreur spécialisé. On compte donner plus de moyens à cette troupe qui fait un travail titanesque. Nos portes sont toujours ouvertes aux jeunes, moins jeunes et plus jeunes», nous dira Ali Abri, membre de l'association culturelle Taneflit n'tmazight.
Le manque de moyens accordés aux associations de la région est perçu par les animateurs de ce mouvement comme une contrainte qui paralyse les initiatives inscrites dan le sens de l'épanouissement d'une jeunesse en mal d'être. Au niveau de la commune de Draâ El Mizan, deux tournois ont été organisés en collaboration avec les services de l'APC dans deux villages : Boufhima et Maâmar.
Ils ont permis aux jeunes d'oublier un tant soit peu les tracas et le poids des journées chaudes. Rappelons dans ce chapitre que le stade communal de la ville de Draâ El Mizan connaît, ces jours-ci, des travaux pour réceptionner une pelouse synthétique cinquième génération.
Ce stade connaîtra certainement une autre dynamique avec le lancement de l'école de formation du club de l'olympique en football, cyclisme...
Le club phare de la région, l'ESDEM en l'occurrence, sera aussi présent en force avec un but bien précis, celui d'accéder au niveau supérieur. Sur un autre plan, il est utile de signaler que les travaux de réfection de la salle omnisports sise à Draâ El Mizan sont relégués aux calendes grecques. Pourtant, selon nos sources, la DJS a débloqué une enveloppe financière conséquente de 500 millions de centimes pour son démantèlement, au début de l'année en cours.
Selon le constat établi sur place, les travaux ne sont pas amorcés et la structure continue de subir les effets de dame nature. Les hivers qui se sont succédé depuis maintenant quatre années sur la salle omnisports ont laissé des séquelles sur son visage morne, qui continue de dénaturer son entourage.
Il faut dire qu'après sa destruction par la tempête de neige qui s'est abattue sur la région en janvier 2005, cette salle donne tous les signes d'une structure abandonnée.
«Je ne comprends pas le pourquoi de toute cette négligence. J'évoluais en 1999 dans le club de handball qui recevait dans la défunte salle.
Depuis les dégâts subis en 2005, tout a été bloqué. Même les clubs de karaté ont tout arrêté, bien que certains ont pu trouver un autre lieu d'entraînement. C'est une grande perte pour la jeunesse de la commune. Je me demande justement pourquoi sa restauration a tardé à voir le jour», s'interrogera un jeune habitant la ville. Durant cet été, le seul sport qui attire les jeunes est bien la musculation.
Deux salles privées sont implantées au niveau de la ville mais cela reste quand même insuffisant. C'est pourquoi d'ailleurs les prix pratiqués (700 DA/mois) ne donnent pas accès à tous les jeunes, en majorité des étudiants, à ce sport. «Je m'entraîne à raison de trois fois par semaine de 10h à midi. En attendant la rentrée universitaire, je pratique du sport.
A mon avis, c'est mieux, du moment que ma bourse est loin d'assurer un voyage ou un camping sur le littoral», nous dira Aziz, étudiant à l'université de Tizi Ouzou.
Le club de karaté de la ville a réalisé de bonnes performances en championnat national, cette année, en dépit du manque de moyens, avons-nous appris. Les associations seront en congé durant ce mois d'août avant de reprendre les activités au mois de septembre, avons-nous également appris.
Retour des émigrés et fêtes de mariage : la joie pour tous
Le retour au bercail des émigrés coïncide chaque année avec la saison estivale, qui est caractérisée par la multiplication des fêtes. Depuis quelques jours, la ville de Draâ El Mizan rime avec d'interminables files et cortèges nuptiaux.
Des cabriolets, des bolides, des voitures de luxe immatriculées en France ou en Algérie, l'essentiel est que leurs klaxons ébranlent les passants ! «Notre pays a fait une avancée notable sur tous les plans, c'est ce que j'ai remarqué. Les infrastructures de base telles que les routes et les administrations ont connu des réfections.
Je passe chaque année mes vacances avec ma famille et je suis constamment branché pour avoir les nouvelles de mon pays. Sur le plan sécuritaire, il est vrai qu'on entend parler d'attentats terroristes mais pour le moment tout se passe à merveille.
En fait, je remercie notre équipe de football pour sa victoire contre l'Egypte et je lui souhaite un bon parcours pour arracher une place dans la phase finale du Mondial», nous dira Nabil, émigré venu de Lille.
Des galas ont été animés dans le cadre du Panaf par des jeunes chanteurs à la salle de l'ex-cinéma El Maghreb.
Les nouveaux mariés préfèrent animer leur fête par des les disc-jockeys mais pour d'autres, ils préfèrent des chanteurs sur scène, c'est plus authentique et il y a plus d'animation. «J'ai payé peut-être quatre fois plus qu'une fête animée par un DJ.
Depuis mon enfance, j'aime les fêtes animées par des artistes», nous lancera un jeune. Ce qui est nouveau, c'est la préparation du dîner aux invités. Le dîner est confié exclusivement à un spécialiste, cuisinier de métier, alors que les friandises et les gâteaux sont préparés par l'ensemble des membres de la famille.
La «bourse» locale fait florès
Dans la ville, le marché parallèle de la devise a connu un rafraîchissement, ces jours-ci. Plusieurs émigrés préfèrent échanger des sommes d'argent en passant par le marché parallèle, ce qui leur permet de faire quelques achats à leurs familles.
«Il me reste deux semaines avant de rentrer en France. Je passerai dix jours à Béjaïa. J'ai loué déjà une chambre dans un hôtel de la ville, il y a mon cousin que je vais prendre en charge.
Et après, c'est le temps de dire au revoir aux amis et à ma famille», nous dira Salim, un autre émigré, étudiant à l'université de Paris. Ces vacances, il se les permet grâce aux euros économisés toute l'année et échangés au marché parallèle de Draâ El Mizan.


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