Initialement prévu en mai puis reporté à juillet, le concours de recrutement de quelque 3000 à 4000 enseignants fraîchement émoulus ou ayant déjà exercé en tant que contractuels est encore une fois renvoyé aux calendes grecques. Aucune date n'est avancée pour l'heure. Les syndicats autonomes dénoncent le black-out qui entoure cette question et exigent l'affichage du calendrier des examens dès le début de chaque année. L'ouverture du dialogue sur le régime indemnitaire demeure également l'une de leurs principales revendications. Avant d'organiser un tel concours, il doit y avoir d'abord des textes qui le régissent, a estimé hier Nouar Larbi, coordinateur national du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), «ce que nous avons proposé dans le dossier remis à la tutelle à propos des textes d'application du statut particulier», a-t-il dit. Pour sa part, Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) dénonce le fait qu'aucun calendrier des examens n'est affiché dès le début de l'année scolaire «pour permettre aux candidats de se préparer en conséquence». «Le concours est prévu en mai, puis repoussé à juillet et maintenant il est renvoyé aux calendes grecques", a-t-il regretté, estimant que cela pénalisera aussi bien les enseignants que certaines classes qui se retrouveront selon lui sans enseignants. Achour Idir, président du conseil des lycées d'Alger (CLA) a qualifié cette situation de black-out. Pour lui, même si le concours sera organisé en septembre avec toutes les différentes étapes qu'il exige, ce seront plutôt les élèves qui seront perturbés dans leur scolarité. Ce concours destiné à pallier le manque d'effectif observé chaque début d'année scolaire bénéficiera, selon M. Idir, aux contractuels auxquels le ministre de l'éducation avait d'ailleurs promis de les aider en leur accordant des bonifications supplémentaires par rapport aux autres candidats. Il a dans ce sens suggéré un décret pour la titularisation des contractuels. «Les avantager est tout à fait normal» a estimé de son côté Meziane Meriane, qui a rappelé que le Snapest avait proposé une bonification d'un point pour chaque année d'expérience comptabilisée, «demande qui a été acceptée par la tutelle», a-t-il fait savoir. Le SG du Snapest a par ailleurs réitéré l'exigence de l'ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Une demande partagée également par le Cnapest. «Il faudra que les propositions des syndicats soient prises en considération, sinon à quoi bon la commission mixte installée depuis juin 2009 ? a argué M. Meriane qui s'est indigné du fait que les primes sont calculées par rapport à l'ancien salaire alors que le nouveau est signé par le président de la République. S'agissant de l'attribution des 4200 logements au profit des enseignants du sud du pays, sujets à controverse, M. Larbi a estimé que «l'urgence est d'abord de régler les problèmes pédagogiques», considérant que les excédents en logements doivent bénéficier aux enseignant du sud selon un barème équitable. M. Meziane partage cet avis : «Il ne faut surtout pas pénaliser les enfants du sud» a-t-il recommandé.