Un nouveau type de goutte ophtalmique pourrait ouvrir la voie à un traitement du glaucome, selon une étude très confidentielle qui ne concerne que trois Italiens. Le glaucome est une des premières causes de cécité. Le glaucome apparaît quand le nerf optique est abîmé, souvent à cause d'une trop forte pression intraoculaire. Le traitement peut retarder la progression de la maladie, mais ne peut pas réparer les lésions déjà formées. Aujourd'hui, une équipe italienne fait état d'une amélioration de la vue chez trois patients traités. Les tests ont été réalisés chez des humains après le succès obtenu chez des rats. Les gouttes ophtalmiques utilisées contenaient une protéine connue comme étant un facteur de croissance des nerfs, ont déclaré les chercheurs. L'équipe conduite par Allessandro Lambiase du service d'ophtalmologie de l'Université de Rome a publié ses résultats mardi dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS).Ce facteur de croissance nerveuse aide les parties du système nerveux central lésées par la maladie ou une blessure. In vitro, chez le rat atteint de glaucome, il prévient la dégénérescence nerveuse, ce qui a conduit les chercheurs à lancer le test chez l'homme. Les patients, deux hommes et une femme âgés de 60 à 70 ans, présentaient un glaucome avancé, certains depuis 20 ans et plus. Après trois mois de traitement, tous montraient une amélioration de l'acuité visuelle, et de la capacité à voir les contrastes, ont ajouté les chercheurs. Deux des trois patients ont même amélioré leur champ visuel, ce dernier s'étant stabilisé chez le troisième. Et ces améliorations se sont prolongées trois mois après la fin du traitement. Le Dr David Calkins, directeur de recherche à l'Institut de l'œil Vanderbilt et extérieur à cette recherche, a accueilli la découverte avec «un optimisme réservé». Certes, il estime que le travail «mérite qu'on s'y intéresse de près», les patients à ce stade étant aujourd'hui sans espoir de guérison, mais il souligne que le succès doit être reproduit dans des études ultérieures. La recherche a été financée par les ministères italiens de la Santé et de la Recherche scientifique.