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Dr Slimane Mohabeddine (Ophtalmologue) : « Il faut dépister systématiquement le glaucome »
Publié dans El Watan le 01 - 03 - 2009

En marge des travaux du 5e Forum de l'omnipraticien qui s'est tenu la semaine dernière à alger, le Dr Slimane Mohabeddine revient dans cet entretien sur les deux grandes affections de l'œil qui constituent aujourd'hui les premières consultations. Leur nombre ne cesse d'augmenter et les techniques de prise en charge s'améliorent. Le Dr Mohabeddine nous parle de l'une de ces techniques, à savoir la phacoémulsification dans la prise en charge de la cataracte. Une technique chirurgicale bien maîtrisée au sein de sa clinique à Diar Saâda.
Lors de votre intervention au 5e Forum de l'omnipraticien, qui s'est déroulé la semaine dernière, vous avez évoqué les avancées dans le traitement de la cataracte. Qu'est-ce que la cataracte et qui est concerné ?
La cataracte en grec signifie chute d'eau blanche. Les cascades et chutes d'eau sont aussi appelées cataractes. En arabe classique, on l'appelle l'eau blanche. En arabe populaire, on désigne la cataracte sous le nom de voile. En kabyle, on la nomme « erridha » ou « chalouaou » Il s'agit effectivement d'un voile blanc qui tombe devant les yeux et qui brouille, trouble ou bouche complètement la vue. Ce voile est dû en fait à une opacification d'une lentille naturelle située à l'intérieur de l'œil, qu'on appelle cristallin. Mais qu'est-ce que le cristallin ? Le cristallin est une lentille composée d'un gel transparent. C'est l'organe qui nous permet d'accommoder, c'est-à-dire de voir tous les objets nettement, aussi bien de loin que de près, et ce, en focalisant toutes les images sur la rétine. Quand le cristallin est transparent, les rayons lumineux passent au travers et arrivent jusqu'au niveau de la rétine, la vision est nette. Quand le cristallin se trouble et devient plus ou moins blanchâtre, c'est la cataracte, la vision se trouble. La cataracte est peut-être la plus ancienne des maladies de l'œil que l'homme ait reconnue au tout début ; par la simple vue d'une pupille blanche, le diagnostic est déjà fait. Les plus concernés par cette affection sont les sujets âgés. On parle de cataracte sénile. C'est de loin la forme la plus fréquente. Mais il existe d'autres causes, les traumatismes, le diabète, la myopie forte, certaines inflammations de l'intérieur de l'œil, mais aussi l'utilisation abusive de certains médicaments, notamment les corticoïdes par voie générale ou locale. Et là, je dois insister et mettre en garde les sujets asthmatiques ou allergiques sur l'utilisation au long cours des corticoïdes qui risquent de leur provoquer une cataracte cortisonique. Il y a aussi la cataracte congénitale, présente dès la naissance, que les parents arrivent à suspecter dès les premiers mois de la vie, quand le comportement visuel des enfants est anormal.
Quels sont les symptômes ?
La baisse de la vision est la principale circonstance de découverte de la cataracte. Elle se manifeste sous la forme d'une sensation de brouillard ou de voile devant les yeux. ça peut être aussi un éblouissement, une perte de la vision de certaines couleurs ou l'apparition d'une myopie progressive dûe au gonflement du cristallin. Dans ce dernier cas, il s'agit de patients qui consultent pour une amélioration de leur vision de près, alors que la vision de loin se dégrade. Quand la cataracte est totale, c'est la cécité. Il s'agit, bien entendu, d'une cécité curable par une intervention chirurgicale.
Comment se soigne la cataracte ?
Contrairement à tout ce qu'on pourrait espérer, guérir par les médicaments ou par les lunettes, le traitement de la cataracte est exclusivement chirurgical. Déjà à l'époque des pharaons, des techniques chirurgicales étaient expérimentées. De nos jours, cette intervention est devenue très courante. C'est d'ailleurs l'opération la plus pratiquée au monde, avant même les amygdales et l'appendicite. L'opération donne d'excellents résultats visuels en général. Néanmoins, il s'agit d'une opération chirurgicale avec ses avantages et des risques potentiels également. Le traitement de la cataracte repose sur l'extraction du cristallin opaque et la mise en place d'un implant intraoculaire de puissance adéquate pour remplacer la lentille naturelle. La chirurgie moderne de la cataracte s'appelle la phacoémulsification. La phacoémulsification est l'opération moderne de la cataracte. C'est une technique qui consiste à fragmenter le cristallin en petits morceaux grâce à l'utilisation d'une machine à ultrasons. Ces fragments sont en même temps aspirés et extraits. Toute cette chirurgie se déroule à travers une incision de 2 mm dont le grand avantage est la guérison et la récupération visuelle rapides ainsi que la diminution du taux d'infections. La réinsertion socioprofessionnelle est ainsi très rapide, contrairement aux interventions classiques qui nécessitaient plusieurs semaines de convalescence. Le grand public pense parfois que la technique utilise le laser, il s'agit en fait pour le préciser encore une fois d'ultrasons à haute fréquence qui pulvérisent la cataracte. L'opération se fait sous anesthésie locale par simples gouttes dans l'œil à opérer, en ambulatoire, c'est-à-dire en hospitalisation de jour, permettant ainsi au patient de rentrer chez lui une ou deux heures après l'opération. Le glaucome figure parmi les affections les plus insidieuses.
Qu'en est-il ?
Par opposition à la cataracte, qui provoque une cécité réversible après chirurgie, le glaucome est une affection cécitante qui finit par donner une perte définitive et irréversible de la vision. Le Pr Aïlem disait dans sa communication que le glaucome vole la vision insidieusement et inexorablement, s'il n'est pas diagnostiqué à temps bien entendu. Pour être très simple, le glaucome correspond à l'élévation da la tension de l'œil. A ne pas confondre avec la tension artérielle du corps. On l'appelle en arabe les « eaux bleues » par comparaison à l'eau blanche de la cataracte et ce, à cause de la couleur glauque, bleuâtre des yeux des enfants atteints de cette maladie dans le glaucome congénital. Mais le sujet d'aujourd'hui et qui constitue un véritable problème de santé publique dans notre pays est le glaucome chronique de l'adulte de 40 ans et plus. Très schématiquement, cette tension oculaire élevée dans le glaucome va comprimer le nerf optique et entraîner progressivement des dommages sensoriels irréversibles. Le déficit visuel provoqué n'est pas un obstacle à la vision comme dans la cataracte. Mais la détérioration du champ de vision du patient, qui va se rétrécir de mois en mois et d'année en année, pour aboutir à un stade avancé à une amputation importante de son champ visuel, pratiquement réduit à un trou de serrure à la fin. C'est ce qu'on appelle champ visuel tubulaire. Ne pas confondre acuité visuelle et champ visuel. Il faut savoir que dans le glaucome, l'acuité visuelle peut rester très longtemps conservée pendant des années. Le patient est trompé par le fait de garder une bonne acuité visuelle, alors que son champ de vision se dégrade de jour en jour. La pupille dans le glaucome n'est pas blanche comme dans la cataracte, mais parfaitement noire, ce qui lui a valu l'appellation populaire de « laâma el kouhli », la cécité des yeux noirs. Le glaucome chronique est donc une affection qui évolue à bas bruit à partir de la quarantaine, sans aucun symptôme et en plus, cécitante.
Quels sont les moyens de prévention ?
Le seul moyen de faire le diagnostic du glaucome est de le dépister systématiquement chez tout patient qui dépasse la quarantaine ou qui présente des facteurs prédisposants (diabète, hypertension artérielle, traitement aux corticoïdes, etc. Ou qui aurait dans sa famille des membres déjà atteints par cette maladie (père, mère, frères et sœurs). Le mot-clé est donc : dépistage systématique chez l'ophtalmologiste, à l'occasion d'une consultation pour la prescription de verres correcteurs de près. Le Pr Aïlem a bien souligné dans son intervention de toujours se méfier de cette pratique courante du sujet de la quarantaine de porter des lunettes achetées dans le commerce sans avoir consulté un ophtalmologiste. Cette consultation omise donne l'opportunité au glaucome débutant de passer inaperçu et d'évoluer insidieusement sans s'en rendre compte. Ainsi donc doivent vérifier leur tension oculaire : — Toute personne ayant 40 ans et plus. — Tout diabétique, hypertendu ou toute personne sous traitement aux corticoïdes au long cours… — Et enfin, tout personne ayant dans sa famille un membre porteur de glaucome. Le seul moyen de prévenir le glaucome est de le dépister précocement, pour pouvoir le traiter le plus tôt possible. Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de traitement et de prévention de la cécité sont efficaces. On parlera donc de prévention de la cécité du glaucome, mais pas de prévention de la survenue du glaucome lui-même.
Comment peut-on traiter ?
Le traitement du glaucome est primordialement médical. On commence d'abord par un médicament puis deux médicaments, si cela n'est pas suffisant. Puis même trois médicaments si la tension oculaire ne descend pas. Ce traitement nécessite un suivi de proximité très rigoureux avec le médecin traitant. Il ne s'agit pas de prendre de manière occasionnelle la tension oculaire, il faut une véritable surveillance régulière avec un équilibre de la tension comme dans le réglage du diabète ou de la tension artérielle du corps. L'exploration permettant de juger de l'ampleur des dommages s'appelle « le champ visuel ». Celui-ci permet de quantifier les pertes et le déficit sensoriel. Il y a, bien entendu, d'autres examens que je ne citerai pas ici pour ne pas embrouiller les choses. Sachez simplement que plus tôt le problème est pris en charge, mieux seront les résultats ; car ce traitement n'est pas utilisé pour restituer la partie du champ visuel perdue, mais simplement pour arrêter l'évolution de la maladie. Je l'ai déjà dit, la perte visuelle est irréversible, le but du traitement est de garder ce qui reste comme vision ou à défaut retarder l'évolution vers la cécité, d'où l'importance du dépistage précoce de cette maladie. Quand tous les traitements ont été épuisés et que le traitement médical ne donne plus, on passe à la chirurgie. Mais cela est un autre sujet.


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