s'est réveillée hier, contrairement à l'accoutumée, dans une ambiance particulière à l'occasion de l'affichage des listes d'attribution des logements sociaux qui a eu lieu tôt dans la matinée. Il s'agit d'un quota de 500 logements pour la commune de Sétif, inscrits dans le vaste programme des 4000 logements, enfin débloqué par la daïra après une longue attente. Outre cela, nous apprenons que l'attribution de 500 autres logements en construction est programmée avant la fin de l'année. Conformément aux opérations de distribution des logements sociaux antérieures, l'agitation n'a pas manqué de gagner les souscripteurs mécontents. Ceux-ci ont pris d'assaut le siège de la daïra ainsi que celui de la wilaya en vue d'exprimer leur désarroi et leur désapprobation. C'est le rituel «manque de transparence» dans la confection des listes qui est entendu parmi la foule en attente d'accès aux bureaux des recours mis en place en la circonstance au niveau du siège de la wilaya et de la daïra de sétif. L'effervescence de la foule est visible certes si l'on tient en compte l'éternelle attente des souscripteurs qui a duré plusieurs mois, mais le service de l'ordre mis en place ne cède guère au trouble et au désordre public. L'inquiétude des citoyens et leur détresse est visible dans quelques scènes d'affolement et de panique observées chez certaines femmes affalées par moment à proximité de l'entrée des bureaux des recours où il est à relever que le nombre des souscripteurs mécontents dépasserait largement le nombre de bénéficiaires. Dans ce domaine, les responsables locaux promettent d'étudier les recours introduits par les citoyens et d'ouvrir des enquêtes sur les cas jugés douteux. Outre le programme de 4000 logements sociaux, dont bénéficie Sétif, ce sont les retards de distribution des logements LSP et la mainmise des promoteurs sur les projets destinés initialement aux classes moyennes, notamment pour la tranche des 10 000 logements entrant dans le cadre du vaste programme des 25 000 logements LSP. En effet, il s'agit du projet présidentiel d'envergure destiné à alléger les souffrances des classes moyennes grâce au concours de la Cnep et de la CNL. Tant sur le plan de la gestion des dossiers que celui de l'évaluation du payement ce sont les promoteurs qui se substituent à l'Etat, d'où l'apparition de différentes formes de spéculation allant de la marginalisation des bénéficiaires potentiels aux privilèges accordés aux «trabendistes» introduits dans le circuit de l'achat et revente de l'immobilier à Sétif.