A l'origine de cette situation, il y a lieu de noter des facteurs politiques, sociaux et naturels. Un peu plus que les autres wilayas du pays, Béjaïa souffre d'un déficit important en matière de logements sociaux. Face à une demande évaluée à quelque 30.000 demandeurs, dont 8000 uniquement pour la seule ville de Béjaïa, la wilaya traîne un retard énorme dans ce domaine, obligeant même le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme à se déplacer dans la région. A l'allure où vont les choses, on est tenté de croire que la solution à la crise n'est pas pour demain. A l'origine de cette situation, il y a lieu de noter des facteurs politiques, sociaux et naturels. Parmi les causes pratiques retenues à l'unanimité par les élus et les responsables lors de la dernière session de l'APW, on trouve la rareté des assiettes foncières, les appels d'offres, qui ne trouvent plus preneurs en raison du prix du bâti jugé dérisoire. A ce titre, 500 logement ne sont pas encore lancés et 649 autres sont à l'arrêt. Mais plus que tout, c'est le retard que mettent les commissions communales dans l'attribution des quotas mis à leur disposition qui, non seulement, accentue la crise de logement dans la wilaya mais aussi engendre un manque à gagner pour les organismes constructeurs et pénalise les bénéficiaires de ces logements. Sur les 4500 logements (tous types confondus) inscrits au programme 2003, seuls 1978 logements sont réceptionnés, dont près de 800 ne sont pas encore attribués. En raison des événements, qui ont secoué la région trois ans durant, la wilaya de Béjaïa s'est davantage enfoncée pour aboutir aujourd'hui encore à une situation loin d'être enviable. Le climat politique régnant empêchait toute initiative. Il aura fallu l'instruction du wali pour que les commissions communales entreprennent enfin l'opération d'attribution des logements sociaux. Mais les premières expériences suivies d'une forte contestation ont vite fait de dissuader certaines communes, qui continuent à tergiverser, n'osant plus aller de l'avant. A l'exception de la commune d'Akfadou, qui s'est sortie indemne de l'opération d'attribution, la quasi-totalité des communes ont connu des troubles dès l'affichage des listes des prébénéficiaires. Cela pour ce qui est des communes pourvues d'assemblées populaires, quant aux autres la question n'est même pas évoquée. Certaines d'entre elles n'ont pas bénéficié d'inscription de projets. Devant ce retard persistant et surtout pénalisant car empêchant de fait l'inscription d'autres projets, les autorités de la willaya sont contraintes encore une fois de prolonger de trois mois les délais fixé aux APC pour distribuer les logements restants. Passé ce délai ce seront les daïras qui s'en chargeront.