Bien que parti à Berlin surtout pour s'aguerrir dans une grande compétition mondiale, le jeune Larbi Bouraâda, champion d'Afrique en titre et éphémère recordman d'Afrique du décathlon avec 8037 points, a fait un début encourageant dans les championnats du monde d'athlétisme. Après une très bonne course dans le 100 m dans laquelle il bat son record personnel avec 10.68, enchaînant ensuite sur la longueur avec un meilleur saut de 7.35 qui est une performance honnête au décathlon, il s'est en revanche effondré littéralement dans le concours de poids, une discipline qui ne lui sied pas et où il est assez faible bien qu'il ait battu son record lors de cette compétition. Un travail plus accru dans les lancers devra se faire pour essayer de se rapprocher des meilleurs et dans ce domaine nous faisons confiance à son entraîneur Ahmed Mahour Bacha Dadi, ancien champion d'Afrique et ancien recordman du décathlon et du javelot dont il détient d'ailleurs toujours le record d'Algérie avec 70.20. Après le lancer de disque, le jeune Bouraâda est en avance sur son record. Pour arriver à ce résultat, Larbi a dû battre 4 records personnels sur les 7 premières épreuves disputées (100 m en 10.68, poids en 12.30 , 110 m/h en 14.57 et disque en 37.83 ). Après le concours du disque, l'Algérien se retrouve à la 21e place sur 38 engagés, après avoir été à la 15e place juste après le 110 m/h, preuve que ses points faibles restent les lancers, à l'exception peut-être du javelot. Si à la fin de l'épreuve, Bouraâda se classe parmi les 20 premiers, nous pouvons dire que son baptême du feu dans ces championnats du monde est réussi, surtout que sur les 38 participants, ils ne sont que 3 comme lui, nés en 1988. Par ailleurs, l'on a assisté à une très belle finale du 1500 m à l'issue de laquelle le Bahreïni Kamel Saad Youcef règle tout le monde dans les derniers 100 m. Kamel, spécialiste du 800 mètres avec un record de 1:42.79 est venu s'essayer sur 1500 mètres avec bonheur dans une épreuve qui n'a plus de leader après la retraite de Hicham El Guerroudj et la suspension pour dopage lors des JO 2008 de l'autre Bahreïni d'origine marocaine Rachid Ramzi, champion du monde du 800 m et du 1500 m à Helsinki en 2005. Le grand perdant de cette finale est le champion olympique Asbel Kiprop qui a raté sa course tactiquement en démarrant très tard dans l'emballage final pour venir mourir à la 4e place considérée comme la plus mauvaise par tous les sportifs. Les temps de passage au 800 en 2 minutes et celui du 1200 m très lents ont fait l'affaire de Kamel. Le seul qui a su tirer son épingle du jeu des favoris de cette finale est le champion du monde 2007 de la discipline (il est aussi champion du monde du 5000 m en 2007 et vice-champion olympique derrière El Guerroudj en 2004 sous le maillot de son ancien pays le Kenya), l'Américain Bernard Lagat. L'Ethiopien Deresse Mekonnen a énormément de mérite, en arrachant une excellente deuxième place. En revanche, il y a eu trop de pression sur le Français d'origine algérienne Mehdi Baala, compagnon d'entraînement de Bob Tahri qui était l'un des favoris mais qui s'est complètement loupé terminant à la peu reluisante 7e place durant cette finale. Suite à sa blessure au mois de mai, il lui manquait visiblement le travail spécial pour la préparation de ces championnats du monde. Cela dit, le vainqueur Yusuf Saad Kamel, fils de l'ancien double champion du monde du 800 m, le Kenyan Billy Konchellah, en 1987 à Rome et 1991 à Tokyo, et médaille de bronze à Stuttgart en 1993, ne sera certainement pas du niveau de notre champion. Noureddine Morceli ou Hicham El Guerroudj ont dominé longtemps la course reine du demi-fond. Maintenant, pour revenir à nos représentants dans cette spécialité, avec déjà trois participations à des compétitions majeures, Antar Zerguelaïne, qui n'a que 24 ans, mais avec l'expérience nécessaire et avec une préparation plus rigoureuse pour aborder les grands championnats, notre champion d'Algérie du 800 m et champion des Jeux méditerranéens du 1500 m pourra lui aussi être un jour sur un podium mondial. En tout cas, il pourra faire mieux que son compagnon d'entraînement Tarek Boukensa qui, de l'avis de spécialiste, aurait pu faire beaucoup mieux et qui sait s'il aura encore l'occasion de se rattraper dans l'avenir sur la course du 5000 m. Berlin, correspondance