Finalement, le match entre les deux seuls Africains présents au décathlon du championnat du monde 2009, l'Algérien Larbi Bouraâda et Willem Coertzen, tourne à l'avantage de notre compatriote qui avec un total de 8171 points vient de reprendre à Coerzten le record d'Afrique du décathlon et se classe 13e sur 38 participants. A 21 ans et quand nous savons qu'il faut énormément de maturité pour cette discipline nous pouvons sans hésiter dire que Bouraâda a le potentiel pour progresser et être parmi les meilleurs au monde en 2011 pour les prochains championnats du monde et surtout aux JO 2012. En s'imposant aux championnats d'Afrique en 2008 à Addis-Abeba et en battant le record d'Afrique dans une compétition mondiale majeure, il a montré qu'il a les qualités psychologiques pour supporter la pression et le stress des grandes compétitions et surtout, il a démontré qu'il est capable d'être présent le jour de la compétition. Dans ce décathlon, le plus dense de toute l'histoire de l'athlétisme où le 20e classé a fait plus de 8000 points, Bouraâda a battu 7 records personnels ( 100 m, poids, 110 m/h, disque, perche, javelot et enfin le 1500 m). Cela veut tout simplement dire que c'est un athlète qui se bat pour s'améliorer et vu ces faiblesse dans les épreuves comme le disque et surtout le poids, Bouraâda a une marge de progression d'au moins 400 points d'ici deux ans, ce qui le rapprochera du podium. Un podium occupé lors de ces championnats du monde par l'Américain Trey Hardee avec un total de 8790 points et qui prend une superbe revanche après son abandon aux Jeux olympiques, suivi du Cubain Leonel Suarez qui a totalisé 8640 points, qui lui était médaillé de bronze à Pékin et enfin le Russe Aleksander Pogorelov qui s'empare du bronze de ce décathlon de très haut niveau en réussissant un total de 8528 points . C'est la première fois que deux Africains se classent aussi haut dans des championnats du monde dans cette discipline très exigeante, très technique et surtout très stressante car il faut être partout en bonne forme psychologique et physique pour ne pas faire de faux pas dans l'une des 10 épreuves. En Algérie, nous avons eu toujours de bons décathloniens qui ont pu battre le record d'Afrique ou bien triompher aux championnats d'Afrique ou les Jeux africains et cela depuis les années 1970 avec Alain Smaïl, Mohamed Bensaâd, Mahour Bacha Mourad, Mahour Bacha Ahmed (premier Africain à plus de 8000 points avec l'ancienne table de cotation), Mahmoud Ouhamou et plus récemment Boualem Larbi et Mourad Souissi, mais ces athlètes n'ont jamais atteint le niveau mondial comme actuellement Larbi Bouraâda. Le seul athlète qui a participé à une compétition majeure est Mahour Bacha Ahmed, l'entraîneur de Bouraâda, à Helsinki en 1983 avec abandon après blessure au saut en hauteur. Réaliser les minima «A» qui sont de 8000 points est déjà une chose ardue quand on sait que le record d'Afrique n'était que de 8025 points, détenu par le Liberien Jngy Addy avant que Bouraâda ne le batte avec un total de 8036 points au mois de mai de cette année. Le record de Bouraâda n'a tenu que deux semaines, il a été battu par le Sud-Africain Willem Coertzen avec une performance de 8054 points. Larbi Bouraâda est sociétaire du ACEL, un petit club lancé cette année dans la commune d'El Achour (wilaya d'Alger), qui a donné déjà trois champion d'Algérie seniors, à savoir Nadia Remaoune (200 m), Zahra Bouras (400 m), Bourekba Moumen (disque), en plus des deux titres de Larbi au décathlon et au javelot. Ainsi, ce club se retrouve après seulement 3 mois d'existence avec 5 titres de champion d'Algérie derrière le GSP Sonatrach et ses 21 titres.