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Les lieux de culte au Djurdjura
Publié dans Le Temps d'Algérie le 23 - 08 - 2009

L'olivier sauvage se trouvant à l'entrée ou à la sortie du village, un rocher d'une formation singulière donnant l'aspect d'une forme humaine ou animale, mais surtout les grottes et les concavités que recèle le Djurdjura sont autant de lieux considérés depuis très longtemps comme porteurs de significations religieuses et chargés d'une symbolique ignorée jusque-là, même par ceux qui croient en ces endroits vénérés.
Les croyances animistes existaient en Kabylie depuis les temps les plus anciens. Dans l'imaginaire collectif de la population d'autrefois, les lieux de culte représentent un pouvoir surnaturel qui permet d'agir d'une manière positive ou négative sur le destin des hommes ou de changer le cours des événements de leur vie quotidienne.
Bien que l'islam soit adopté par la majorité de la population locale, la tradition orale dominant cette région a fait perdurer la spiritualité païenne.
L'islam a été bien accueilli par la population kabyle, comme en témoignent le nombre de zaouïas et de confréries existant depuis l'instauration de cette croyance en Kabylie.
Mais par l'adaptation du culte musulman aux pratiques locales ancestrales, les Kabyles confirment leur attachement aux valeurs socioculturelles qui régissent leur société.
Ce qui a laissé la place aux nouvelles cultuelles par la superposition du culte musulman aux rites ancestraux. La religion telle qu'elle se pratique en Kabylie est manifestement influencée par la tradition locale.
Qu'est-ce qui a fait perpétuer ces us et coutumes après l'arrivée de l'islam ? Quelles sont réellement les vraies causes de ce phénomène de la superposition des cultes ?
Les rites animistes
Ces croyances animistes (la croyance en les âmes et les esprits) vont de pair avec le respect de la nature. Elles s'appuient essentiellement sur les éléments de cette nature qu'on a supposés habités par une âme, de ce fait dotés d'un pouvoir spirituel.
Par ces pratiques, la nature est bien protégée et la population qui visite ces endroit, à chaque fois qu'elle se sent déséquilibrée par le spleen, trouve en ces endroits un moyen de rompre avec la monotonie et de retrouver la sérénité recherchée. D'où le penchant des Kabyles pour ces pratiques qui ne s'inscrivent pas en faux avec les directives de l'islam.
Ils se manifestent, d'une part, par des cultes qui attribuent la force surnaturelle aux personnes. A titre d'exemple, le pic de Lalla Khedidja, qui culmine à 2308 m, est l'un des endroits emblématiques qui témoignent de l'existence des croyances animistes s'attachant aux personnes et qui rend compte de la conception de l'Au-delà dans la culture de jadis.
D'après la légende, Lalla Khedidja, la bergère, avait le pouvoir de se métamorphoser en chacal. Elle faisait ses prières à Thamgout au moment où le chacal lui gardait son troupeau.
En réalité les hommes n'apprivoisent par le chacal qui est un animal farouche de nature, mais le pouvoir de cette bergère a pu le domestiquer et lui confier son troupeau. Après sa mort, la population qui croyait en son pouvoir avait construit un mausolée qui reste, jusqu'à nos jours, le lieu de pèlerinage par excellence.
Visité chaque mercredi des mois de juillet et août par de nombreux pèlerins, ce mausolée constitue la trace concrète des cultes supposant que le pouvoir spirituel réside essentiellement dans les êtres humains (le culte des ancêtres).
Des pratiques ancestrales
Les sites qui révèlent la spiritualité s'attachant aux autres éléments de la nature, tels que les monts et les grottes, sont très répandus au Djurdjura.
Ils révèlent fondamentalement la relation qu'entretiennent nos ancêtres avec la nature, dans la mesure où le mythe peut être une réponse émotionnelle de la part des peuples à l'égard de leur environnement.
Thamgout n'Haizer, ce site qui se situe à 2000 m d'altitude, se distingue par le fait que les pratiques ancestrales et le culte musulman se sont entremêlés. Sur ce plateau se trouve une grotte appelée L'kheloua n'Haizar, un autre site reflétant les valeurs morales qui structurent la société kabyle.
En ce sens qu'à l'intérieur de cette grotte, seules les personnes pieuses peuvent trouver de l'eau pour se désaltérer. Cette légende représente la pensée dialectique entre âme pure et âme impure qui existe depuis l'antiquité. Non loin de cette grotte, on trouve Tak N'vi (la fenêtre du prophète).
Ce site cultuel porte un nom à connotation religieuse, ce qui illustre encore une fois l'interaction entre la tradition ancestrale et la religion, en l'occurrence l'islam.
On raconte que les pèlerins se rendaient dans cet endroit pour se purifier de leurs péchés. La fenêtre devient plus petite à chaque fois qu'une personne malveillante y entre.
Le choix de ces lieux cultuels repose sur certains critères d'ordre naturel, à savoir la hauteur, l'isolement, dans la mesure où la majorité de ces sites se trouve en haute montagne ou dans des endroits qui ne sont pas peuplés, cela afin de conserver leur sacralité. C'est pourquoi ces endroits sont des lieux idéaux pour la méditation.
Telle est, en tout cas, l'idée centrale que ces lieux véhiculent. Cependant, la signification des pratiques cultuelles ne peut être élucidée qu'en revenant au contexte socio-historique et au système de croyance auquel le peuple appartient.
Toutefois, si ces rites ont perdu leur vocation qui est l'orientation et l'influence sur l'imaginaire social de la société kabyle, ils ont tout de même gardé l'une des fonctions qu'ils assuraient, à savoir la protection de la nature en ce sens qu'ils incitent les gens comme ils leur imposent le respect de ces lieux de culte.


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