Un concert de musique chaabi a eu lieu ce mardi au centre culturel Aïssa Messaoudi de la radio algérienne. Cette soirée des nuits étoilées du mois du ramadan a été animée par Karim Aouidet et Réda Doumaz accompagnés de l'orchestre chaabi de la radio algérienne. Les spectateurs composés essentiellement d'adeptes de la musique chaâbie ont apprécié la voix de Karim Aouidet qui a ouvert cette qaâda chaâbia par des «medh errassoul» (louanges au Prophète), puis par des reprises du maître Amar Ezzahi dont la voix collait à merveille. Les personnes présentes, et notamment les jeunes ont suivi avec grand intérêt les chansonnettes telles que Sali trache qalbi yatik akhbarou, du chanteur Amar Ezzahi. La trace de Mahboub Bati C'est aussi l'ombre de l'auteur compositeur Mahboub Bati qui planait dans l'auditorium. Et cela n'est un secret pour personne «les bonnes paroles restent». Et Mahboub Bati, l'histoire lui donne raison pour avoir inventé ce nouveau style dans la chanson populaire à laquelle il a apporté des modifications qui ont fait évoluer l'art populaire authentique. Ceci à travers les chansons El Bareh du regretté El Hadj El Hachemi Guerouabi - Rah el ghali de Boudjemâa El Ankis - Sali trach qalbi de Amar Ezzahi - Nest'hal el kia de Amar El Achab - Djah rabi ya djirani avec Abdelkader Chaou - ainsi qu'avec les chanteuses Seloua, Nadia Benyoucef et autres… Ses chansons des années 60 continuent à être interprétées par des jeunes chanteurs. Karim Aouidet, un chanteur qui promet. Par ces reprises, il nous a fait évoquer Amar Ezzahi. Ce grand chanteur qui, en 1963 débute sa carrière artistique avec cheikh Lahlou et Mohamed Brahimi dit cheikh Kebaili qui l'encouragent, lui remettent d'anciennes qacidate tout en lui donnant des conseils sur le rythme avec lequel ses textes étaient chantés. Autodidacte, il apprendra le chaâbi sur le tas. Il aura la chance d'avoir, dans son orchestre, durant quinze ans, un musicien de talent qui lui a transmis plusieurs qacidate ; il s'agit de cheikh Kaddour Bachtobdji avec lequel il a commencé à travailler en 1964. Son premier enregistrement date de 1968, Ya djahel leshab et Ya el adraâ. La musique et les paroles sont de Mahboub Bati. Homme de grande modestie, réservé et se confiant rarement, Amar Ezzahi disparaît de la scène artistique à partir de 1980 et n'est présent que lors des fêtes familiales. Il réapparaît le 10 février 1987 dans un récital à la salle Ibn Khaldoun à Alger pour s'effacer à nouveau. La nouveauté avec Doumaz Quant à Réda Doumaz qui a interprété des madih dini, il est très connu surtout avec la chanson Moulat el aïne ezerka. De sa voix chaude et envoûtante, Réda Doumaz a créé son propre style. Pour lui, toutes les musiques et les influences peuvent subir une relecture chaâbie, notamment le jazz, pour insuffler un zeste de modernité et un goût de liberté sans s'éloigner pour autant de l'esprit. Amoureux de poésie symbolique, il n'aime pas imposer une idée toute faite au public, afin que celui-ci découvre sa propre lecture. Reda Doumaz utilise le chant comme forme d'expression. l'amour impossible, la jeunesse, les quartiers populaires, son pays... les thèmes sont de tous les temps et constituent un patrimoine commun aux artistes. Réda Doumaz perçoit son impact directement au sein des familles et il est donc en contact permanent avec la société. Il exprime la quête de son travail artistique de la façon suivante : «Ma mission est de dire l'identité culturelle de mon pays avec le souffle d'aujourd'hui». Grâce au meilleur choix des paroles et du rythme musical, la musique chaâbie se perpétue à travers les temps.