Nous sortirons dans la rue quel que soit le résultat du match Egypte-Zambie. Ce qui nous intéresse ce sont les prouesses de Ziani, Saïfi et consorts. Ils doivent se surpasser pour plonger tous les recoins du pays dans la joie», dira Kader, gérant d'un petit café à El Barki où s'étaient entassés des jeunes pour suivre le match que livraient les Pharaons aux Chipolopolos boys. La ville est plongée depuis la relâche du championnat de DI dans l'ambiance du match d'aujourd'hui. Elle a troqué le rouge et le blanc, les couleurs du MCO, contre le vert et le blanc de l'emblème national. «C'est beau une ville aux balcons pavoisés», dira H'mida, un quinquagénaire qui se dit revivre les intenses moments de la fête pour l'indépendance, «c'était comme ça le 5 juillet 1962, les drapeaux de l'Algérie étaient accrochés partout», précisera-t-il. Pour bon nombre d'Oranais, c'est une véritable veillée d'armes qu'ils vivent. Des jeunes Oranais ont déjà revêtu le costume du parfait supporter pour arpenter les artères de la ville et mobiliser leurs pairs. Les maillots de l'équipe nationale se font rares et les stocks qui souffraient de mévente il y a quelques mois ont été épuisés depuis les derniers exploits des Verts. «Moi j'ai chargé mon frère de me ramener un d'Alger, où il paraît que c'est encore disponible», dira Karim qui a créé un blog sur lequel se retrouvent tous les supporters de l'équipe nationale, «le nombre de visites avait explosé le jour de la victoire contre la Zambie», affirme-t-il avec fierté. Oran vit au rythme du match qui se déroulera à Blida. Les querelles entre supporters du MCO et de l'ASMO ont été remisées au placard. «On est tous Algériens et on est unis pour la bonne cause», dira Amar qui a créé un club de supporters de l'équipe nationale qui prépare déjà un grand défilé en cas de qualification. «Nous investirons tous les ronds-points de la ville pour fêter la participation de l'Algérie à la prochaine Coupe du monde. Nous avons déjà réservé des groupes karkabou pour créer une ambiance folle», dira-t-il avant d'affirmer que des vendeurs ambulants sillonnent les quartiers pour vendre les maillots de l'équipe nationale et les objets cultes du parfait fan des Fennecs. La capitale de l'Ouest s'apprête à vivre une folle nuit. Elle risque d'être longue dans le cas où Ziani et consorts arriveraient à assurer leur qualification. «Nous allons organiser un concours du meilleur plongeon de minuit dans les bassins de la ville. Nous allons nous enivrer de joie. Nous échapperons, l'espace d'une nuit, à nos tracas quotidiens. Nous illuminerons la cité et nous la pavoiserons de vert et de blanc. Nous avons déjà réservé des voitures pour les longues processions qui sillonneront la ville. Nous ferons la fête sous toutes ses couleurs», dira Ali, un autre supporter des Verts qui avait gagné le concours du meilleur accoutrement lors du défilé à Es Seddikia après la victoire contre la Zambie. Il avait ce jour-là couvert ses cheveux d'une perruque blonde, mis une robe traditionnelle et improvisé des pas de danse au niveau du feu rouge du quartier, une astuce qui avait incité un grand nombre de femmes à sortir elles aussi pour partager la fête avec les jeunes. Oran s'apprête à vivre une autre nuit folle, pourvu que cette ferveur soit vécue dans la sécurité pour ne pas revivre les drames de la route qui avaient endeuillé la ville lors des défilés qui avaient suivi la victoire contre la Zambie.