La carte satellite de Canal+, récemment commercialisée en Algérie ne connaît pas le succès escompté. La majorité des téléspectateurs algériens ne sont guère attirés par l'offre du groupe de la première chaîne cryptée de l'Hexagone. La concurrence entre les chaînes privées a atteint son paroxysme. Des millions de dollars sont investis par les patrons des groupes de médias aux capitaux non publics. Le terrain algérien est un espace où l'investissement est fort intéressant vu l'intérêt que portent les citoyens pour la diversification des programmes, particulièrement sportifs de haut niveau. La carte Canal+, qui il y a quelques mois a fait son apparition en Algérie, n'intéresse pas le grand public, comme nous l'avons constaté sur le terrain. En premier lieu,»le rapport qualité/prix n'est point attrayant», affirme Aissam, fervent supporter du CRB. Effectivement, selon des témoignages de plusieurs de nos compatriotes, «le bouquet Canal+ version algérienne ne diffuse que des films anciens ou déjà visionnés dans des chaînes non cryptées comme les Mbc ou Fox Movies». «Ils transmettent les premiers films de Van Damme, de Sylvester Stallone ou de Schwarzenegger. Des films périmés, a croire que le bouquet Canal+ contient des chaînes réservées aux nostalgiques», ironise Mustapha, dont l'âge approche la trentaine. En outre, des admirateurs de la balle ronde placent Al Jazeera Sport et dans une moindre mesure Art au sommet de l'échelle des chaînes sportives, détrônant ainsi les programmes du même genre de Canal+ Algérie. Selon des téléspectateurs, «elle ne diffuse même pas la célèbre émission ‘‘L'équipe du dimanche'' qui est tant regardée par les Européens et les amoureux du football». En plus de cela, ajoute-on, «le bouquet Canal+ n'a pas acheté les droits de retransmission ni de la Ligue des champions ni ceux de la future Coupe du monde 2010, devant se dérouler pour la première fois sur le continent noir, en Afrique du Sud». Toutefois, la principale cause de ce qu'on pourrait appeler l'échec de Canal+ en Algérie reste incontestablement la cherté du service. Alors qu'en France, l'accès à Canal+ est proposé à 20 euros pour la chaîne principale et à 22 euros pour le bouquet (mensuellement), ici, en Algérie, l'abonnement de six mois est à 12 000 DA et à 24 000 DA l'année. Les téléspectateurs, notamment les férus du ballon rond, préfèrent par conséquent acheter la carte de prestation sportive de la chaîne qatarie (entre 6500 et 10 000 DA l'année) ou celle du groupe privé saoudien Art à 7000 DA l'an. Face à la cherté de son prix, le bouquet de Canal+ semble à la dérive puisque des admirateurs de cette chaîne indiquent que «plus personne n'achète la carte en question». «Les responsables de la chaîne cryptée de l'Hexagone doivent comprendre qu'à l'heure du piratage, de l'internet et du sharing, les Algériens ont accès à tous les films, programmes et chaînes qu'ils désirent regarder pour pouvoir échapper à un dur quotidien», philosophe Youcef.