Les participants aux 1res journées internationales d'orthodontie, clôturées samedi à l'université de Batna, ont insisté sur la formation continue comme «exigence incontournable» pour l'évolution de la médecine dentaire. Venus de différentes wilayas, les séminaristes ont souligné l'importance de cette rencontre scientifique qu'ils souhaitent biannuelle pour «l'actualisation» des connaissances des praticiens au travers de contacts avec des spécialistes nationaux et étrangers. Les intervenants ont relevé que les malformations dentaires sont dues, en premier lieu, aux facteurs de «l'hérédité et de l'inattention des parents pendant les premières années de l'enfance». Pour le docteur Belbayoud, dentiste en médecine scolaire, les problèmes sanitaires les plus fréquents dans les écoles sont surtout liés aux caries dentaires non traitées, conduisant à l'arrachage des dents de lait touchées jusqu'à la racine. Cet arrachage génère «des vides qui provoquent des déformations ultérieures, réparables uniquement par la chirurgie dentaire ou des actes d'orthodontie». Premier dentiste français ayant introduit la chirurgie en orthodontie, le Dr Fernand Chazalon a insisté sur l'importance de «la chirurgie, des techniques modernes et des équipements nouveaux» pour l'orthodontie qui, a-t-il noté, ne se limite plus à traiter les déformations dentaires congénitales puisqu'elle a fini par inclure des interventions «à visée esthétique». Il a également souligné l'importance pour les dentistes praticiens de «maîtriser les éléments de base» de l'orthodontie pour bien prendre en charge les cas légers des enfants et orienter les plus compliqués vers des spécialistes. Les Dr Belbahi du CHU Annaba, Merbouhi du CHU Mustapha Bacha (Alger) et Bennaï de l'hôpital de Beni Messous, ont présenté de leur côté l'expérience algérienne en matière de traitement des malformations dentaires par recours, entre autres, à la chirurgie. Ils ont relevé, dans ce contexte, «le manque criant» de spécialistes en orthodontie en Algérie où, lorsqu'ils existent, se concentrent dans les grandes villes. Pour le Dr Meriem Mahdjoub, le peu d'engouement pour cette branche de la médecine «trouve sa cause dans la cherté du matériel utilisé et la non indemnisation, même partielle, par la sécurité sociale» de ce type de prestations médicales. Les intervenants ont également souligné que ce sont surtout les cas des patients de plus 18 ans qui sont les mieux traités en orthodontie «contrairement aux cas des enfants dont les traitements ne sont généralement pas mené à terme». L'orthodontie en Algérie «se cherche encore aujourd'hui un chemin pour pouvoir redessiner le sourire sur une bouche déformée par une dentition mal placée», a affirmé, pour sa part Dr Kamel Meziani, secrétaire général de la section ordinale régionale des chirurgiens dentistes de Batna.