La junte au pouvoir en Guinée cherche toujours à gagner du temps. Après l'expiration de l'ultimatum de l'Union africaine (UA), elle se retrouve menacée par la vision internationale. Mouctar Diallo, un des dirigeants de l'opposition, définit cela comme une fuite du capitaine Moussa Dadis Camara. Pendant que Camara cherche un échappatoire, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Haïlé Menkerios, est arrivé hier dans la capitale guinéenne pour une enquête onusienne sur le massacre de plus de 150 civils le 28 septembre à Conakry. L'ultimatum fixé par l'UA a expiré samedi à minuit. Il s'agissait d'un ultimatum quant à l'engagement de Camara par écrit, à ne pas se présenter à la présidentielle de janvier, comme ils l'avaient promis lors du leur coup d'Etat du 23 décembre 2008. Révolté, le capitaine a demandé, toutefois, que la question de sa candidature à la présidentielle soit inscrite dans la médiation du président burkinabé, Blaise Compaoré. Et ce, dans le sens où il souhaite que la situation soit examinée par le médiateur. Il ne refuse pas forcément de signer un engagement écrit, d'après le ministre guinéen des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, qui déclare qu'il n'y a pas de raison que le Burkina n'accepte pas la proposition de la junte. «Il faut laisser le président Blaise Compaoré travailler», a-t-il affirmé. Cependant, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis en sommet samedi à Abuja, ont encouragé le médiateur burkinabé à prendre les mesures appropriées pour rétablir le dialogue entre les acteurs politiques guinéens. L'objectif étant surtout de «s'assurer que ni le président et les autres membres (de la junte) ni le Premier ministre de même que ceux qui occuperont des postes de haute responsabilité dans la nouvelle autorité de transition ne seront candidats aux prochaines élections présidentielles».