Les participants aux travaux du colloque international sur le sport universitaire abrités par l'université de Tlemcen ont rappelé qu'une bonne prise en charge du sport scolaire et universitaire est à même «de constituer un véritable réservoir de talents et de performances». Ils ont plaidé, à cet égard, pour la mobilisation des moyens humains et matériels nécessaires à la bonne prise en charge du sport scolaire et universitaire, avec des programmes en adéquation avec les objectifs ciblés. Kamel Meghnounif, inspecteur en éducation physique et ex-président de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA), a indiqué que «le sport universitaire est un des piliers de la relance du sport de masse qui aspire à évoluer dans un environnement de santé et bien-être, à l'abri de toute tension psychologique». Le sport qui constitue le meilleur des investissements en temps de loisirs, est aussi un excellent moyen préventif contre les fléaux sociaux qui guettent la population scolaire et universitaire. Le sport, a-t-il ajouté, s'oppose également à la violence et joue un rôle favorable en matière d'insertion pédagogique et dans la lutte contre la déperdition scolaire ou universitaire. Aziz Derouaz, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-directeur technique (DTN) de l'équipe nationale de handball a estimé, pour sa part, que la promotion du sport scolaire et universitaire en structures de performances exige «l'implication de plusieurs partenaires sectoriels pour la mise en place d'une stratégie donnant la priorité à la vulgarisation de la pratique sportive chez les jeunes, tout en distinguant entre l'amateurisme et le professionnalisme. Le sport est aussi du ressort d'autres ministères en plus de celui de la Jeunesse et des Sports, dont celui de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'animation et le financement du mouvement sportif via les APC, assurant ainsi la relance du sport de proximité au profit d'un maximum d'enfants et de jeunes. Les masses juvéniles se retrouvent dans les quartiers avant de passer aux établissements scolaires pour parfaire leurs talents d'une manière rationnelle et passer à l'activité sportive la plus indiquée relativement à leurs capacités, avant d'intégrer le sport amateur ou professionnel. L'ex-entraîneur de l'équipe nationale de volley-ball, Mohamed Bakhchi voit, quant à lui, le recul de l'activité sportive dans les établissements scolaires et universitaires comme «une conséquence de l'interférence entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Jeunesse et des Sports dans l'orientation des enseignants d'éducation physique et sportive (EPS) aux CEM et lycées». Selon cet homme de terrain, «cette opération est une prérogative du ministère de l'Education nationale qui doit veiller à l'élaboration et au suivi de l'encadrement pédagogique, notamment les EPS dont la mission est d'aider l'élève à construire sa personnalité». M. Bakhchi a regretté aussi «l'absence de planification nette dans la formation des cadres sportifs, ce qui a contribué à la multiplication du nombre des chômeurs détenteurs de certificats de techniciens en sport, sans pour autant les impliquer dans les activités des quartiers, des villages et des clubs de proximité». Les intervenants ont également abordé les moyens de redynamiser le sport «pour répondre aux attentes des élèves et étudiants qui ambitionnent la pratique sportive de haut niveau, leur ouvrir la voie vers les compétitions internationales pour jouer parmi les champions et honorer le pays». Les participants ont suivi également une autre communication sur le sport en France, animée par le directeur de «l'éducation et le sport» et inspecteur général de la région Val d'Oise, M. François Bernard Jolivet qui a observé «des similitudes entre les politiques française et algérienne, notamment pour ce qui est de l'intérêt accordé au sport et de la volonté de prendre en charge les jeunes». Avec 129 fédérations, 171 000 associations et 15 millions d'adhérents, le modèle français veille à l'équilibre entre le mouvement associatif et l'Etat sur le plan financement des activités. L'expert français a rappelé les avantages du volontariat et de l'initiative individuelle dans la redynamisation du mouvement sportif dans son pays. Les bénévoles œuvrent à pratiquer leurs sports favoris tout en participant à la prise en charge des clubs et au développement du mouvement sportif en général.