La ville de Sétif vit depuis jeudi soir au rythme de la chanson locale dite «le Sétifien» dans le cadre de son deuxième festival, organisé par la direction de la culture, sous le signe «La chanson sétifienne, du patrimoine à la modernité». Cette manifestation ouverte en présence des autorités locales à la maison de la culture Houari Boumediene se poursuivra jusqu' au 3 novembre, sous la conduite de l'orchestre du festival qui rassemble les meilleurs instrumentalistes que compte la ville de Sétif, sous la direction de Youcef Zahouane. Ce musicien devait s'illustrer à cette occasion par l'exécution de plusieurs chansons du patrimoine dont certaines accompagnées des flutes «gasba» et des danses folkloriques. Le directeur de la culture, commissaire du festival, Mohamed Zetili, a souligné que «le but recherché par le festival est d'assurer la conservation du genre sétifien, issu du Seraoui dont la notoriété a dépassé les frontières nationales, en représentant de la chanson authentique et en tant que gisement pour l' inspiration des créateurs des hauts plateaux. Selon le même responsable, «ce festival officialisé en mars 2008 devra permettre aux générations montantes de s'inspirer de cette musique qui a conquis le cœur de la jeunesse, à l'instar des autres genres algériens qui ont fait l'objet d'études approfondies par les spécialistes». La nouveauté pour cette deuxième édition, c'est l'augmentation du nombre des instrumentalistes de l'orchestre qui a atteint 50 membres, au lieu de 35 pour le 1er festival. Des prix conséquents atteignant 1,4 million de dinars seront disputés par 60 artistes amateurs et professionnels, sélectionnés au cours des 1re et 2e éliminatoires, organisées auparavant. Le prix destiné aux amateurs a été baptisé Fouzia Meriane, en hommage à cette artiste décédée en 1999 et qui avait donné beaucoup à la chanson sétifienne, alors que le prix des professionnels a reçu le nom du regretté artiste Saïd Mehentel. L'ouverture du festival a donné lieu à l'interprétation de plusieurs chansons de Samir Staïfi qui a captivé le public avec des titres comme Harat Zemmour et, au son de la Zorna (hautbois), Ouin raham nass S'tif que l'on reprend le plus dans les fêtes de mariage locales. Ce fut ensuite au tour de l'artiste Abdelkader Sahnouni de prendre possession des planches pour rappeler au public un tube fameux des années 1980 Mahboubi n'sani, suivi par Bekakchi Kheyer qui a intérprété notamment Bent eltolba, et Abdelghani Tchier. Des conférences débats sur la chanson sétifienne sont prévues en marge de ce festival dont le programme prévoit des soirées et des cérémonies de récompense pour les artistes participants.