Depuis l'annonce de six nouveaux cas de grippe A/H1N1 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lundi, la température ne cesse d'augmenter, suscitant une polémique sans fin, particulièrement dans les écoles où trois cas ont été signalés. D'après le communiqué du ministère, les six nouveaux cas en question, qui ont porté le nombre total à 98 cas, concernent un enfant de 5 ans à Tizi Ouzou, arrivé récemment de France, un sujet étranger à Alger, âgé de 24 ans, arrivé récemment de Bombay (Inde) via Le Caire (Egypte), ainsi que quatre cas enregistrés à Tizi Ouzou. Il s'agit de deux enfants de sept et deux ans, une jeune femme de 20 ans, ainsi qu'un homme de 39 ans. Le ministère de la Santé a précisé que les mesures médicosanitaires prévues pour la lutte contre la pandémie de la grippe A/H1N1 ont été initiées à travers tout le pays, ajoutant que les recherches épidémiologiques se poursuivent. Il a rassuré que toutes les personnes atteintes du virus ou soupçonnées de l'être sont sous surveillance médicale et sont actuellement hospitalisées dans des services de référence. Le ministère de la Santé réitère ses conseils Chacun de nous pourrait contribuer à freiner la propagation de la grippe A. Et ce, en réduisant les risques de transmission du virus par de petits gestes simples mais efficaces. C'est ce que rappelle le ministère, insistant sur le respect de quelques règles d'hygiène, notamment le lavage fréquent et régulier des mains au savon liquide de préférence, plusieurs fois par jour avant chaque repas ainsi que l'utilisation de mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser. Le ministère de la Santé n'a pas manqué de communiquer le site web www.sante.dz sur lequel on peut trouver des informations concernant cette maladie. Le ministre de l'Education rassure Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, a rassuré la population quant à la propagation de la grippe A dans les écoles, affirmant lundi que son secteur, en coordination avec les services sanitaires, avait pris toutes les mesures nécessaires de prévention pour contenir les nouveaux cas en milieu scolaire M. Benbouzid a déclaré, de ce fait, à la presse lors de sa visite à Aïn Defla que des instructions strictes ont été données aux responsables des établissements éducatifs et au personnel médical relevant des unités de dépistage. Et ce, dans le but de suivre la situation dans les établissements éducatifs «en vue d'une prise en charge rigoureuse». Il a estimé qu'il est inconcevable de fermer toutes les écoles à cause de deux ou trois cas de grippe enregistrés à Aïn Témouchent et un autre cas non confirmé à Alger, jugeant que pour le moment les élèves et les étudiants doivent se conformer aux recommandations d'hygiène. Il a ajouté que la décision de fermeture des écoles revient à l'équipe médicale qui seule est habilitée à évaluer la situation épidémiologique, conformément à des critères bien définis. Qu'en disent les médecins ? Les médecins abondent presque tous dans le même sens, conseillant tout individu à suivre les instructions communiquées par les spécialistes, à savoir les règles d'hygiène. Il n'en demeure pas moins, toutefois, que certains se montrent très vigilants par rapport à leurs patients. C'est le cas de M. B. Karim, spécialiste en pédiatrie exerçant à Alger. Contacté par nos soins, ce médecin nous a expliqué que l'individu n'est jamais assez prudent dans ce genre de situation. Non seulement il doit surveiller son état de santé mais aussi surveiller celui des autres, dans le sens où on n'est jamais à l'abri et que ça peut arriver à n'importe qui. «Bien que la situation ne soit pas des plus alarmantes, il faudrait tout de même doubler de précaution», a-t-il souligné, précisant que le nombre des personnes atteintes risque d'accroître considérablement si ces mesures ne sont pas prises en compte. Ce qui ne veut nullement dire, selon lui, qu'on doit garder notre enfant à la maison au moindre soupçon. Ce qui est plutôt conseillé de faire, c'est de l'emmener «impérativement» et dans les plus brefs délais chez un médecin ou carrément à l'hôpital. Les trois élèves atteints sont une réalité, certes, mais ce taux ne nécessite pas forcément une fermeture de l'établissement. Les enseignants et les responsables doivent doubler de vigilance pour éviter le pire. Dans le cas où le nombre accroîtra considérablement, les autorités concernées doivent, selon notre interlocuteur, procéder à la fermeture de l'école pendant quelques jours après une évaluation épidémiologique faite par des spécialistes, comme on a vu faire récemment en Turquie. Et ce, le temps que l'on procède à la désinfection du lieu et à l'auscultation de tous les élèves et de tous les employés exerçant au sein de l'école concernée. «J'espère qu'on en arrivera pas là», conclut notre pédiatre, ajoutant que les élèves peuvent continuer le plus normalement du monde à aller à l'école.