La circulation locale du virus de la grippe A H1N1 s'intensifie en Algérie- où on compte désormais 92 cas confirmés au 31 octobre 2009- après l'annonce samedi de 14 nouveaux cas. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière se prépare d'ores et déjà à une «phase de circulation locale» de la grippe porcine en Algérie. «La répartition par semaine de la propagation du virus montre que le nombre relativement important de cas diagnostiqués la dernière semaine d'octobre est le précurseur d'une phase de circulation locale du virus A/H1N1», avertit le ministère dans un communiqué de presse. Il appelle ainsi «toute personne ressentant une forte fièvre, toux, courbatures, une grande fatigue à appeler le numéro vert 3030 ou consulter la structure de santé la plus proche». Le ministre rassure que «toutes les personnes (atteintes) sont actuellement hospitalisées dans des services de référence et sont sous étroite surveillance médicale».Il ajoute que «dans l'ensemble de ces cas, les mesures médico-sanitaires, prévues dans le plan national de lutte contre la pandémie de grippe A/H1N1, ont été initiées et les investigations épidémiologiques se poursuivent». L'Algérie désormais au niveau 5 Depuis le 20 juin dernier, date de la découverte du premier cas confirmé en Algérie, les services sanitaires avaient constaté uniquement une importation de nouveaux cas de l'étranger, notamment de l'Europe. Il s'agissait généralement de ressortissants algériens de retour après un séjour dans un pays touché par la pandémie du siècle, mais avec les derniers cas contaminés localement à Béni-Saf et Alger, il semble que nous sommes entrain d'assister aux prémices d'une circulation locale du virus. L'Algérie est désormais passée au niveau 5 d'alerte, synonyme de «très lourdes conséquences» pour le fonctionnement des institutions et en particulier les écoles et les universités. Le niveau 5 donne théoriquement la possibilité d'envisager des quarantaines pour les cas suspects, restrictions de circulation, fermetures d'écoles et de lieux publics, interruption des transports en commun et réduction de l'activité économique. Pour les experts, les preuves «incontestables d'une transmission locale» existent déjà depuis un moment en Algérie et justifiaient depuis une dizaine de jours le passage au niveau 5. Mais le gouvernement aurait décidé de temporiser pour éviter un mouvement de panique injustifiée parmi la population. C'est le cas du ministère de l'Education nationale qui a essayé de rassurer les parents d'élèves et le personnel enseignant en dépit de la découverte de nombreux cas dans des établissements scolaires à Alger et Aïn Témouchent. Le ministre de l'Education nationale ne veut toutefois pas céder au vent de panique. Il a affirmé récemment qu'aucune école ne sera fermée si au moins trois cas ne sont pas confirmés. La fermeture des établissements d'une même région ne sera effective que dans le cas où la pandémie est confirmée au niveau de trois établissements différents, a-t-il précisé. La fermeture préventive des écoles devra durer 7 jours. Il est à signaler que même si aucune forme sévère ni aucun décès provoqué par le virus A(H1N1) n'ont été à ce jour recensés, il n'en demeure pas moins que la vigilance et la prévention doivent être de mise. Le ministère de la Santé appelle ainsi au respect strict de certaines règles d'hygiène permettant de réduire les risques de transmission, comme le lavage régulier et fréquent des mains, au savon-liquide de préférence, plusieurs fois par jour, notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas et l'utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser.