A ce jour, cinq cas sont avérés sur 43 suspects. Trois nouveaux cas de grippe A /H1N1 ont été confirmés, lundi dernier par les laboratoires de l'Institut Pasteur d'Algérie. Il s'agit de «personnes revenues récemment de pays touchés par le virus A/H1N1, à savoir les USA et la France», a indiqué un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, parvenu, hier, à notre rédaction. En deux voyages et trois personnes, le virus a fait le tour d'Alger et d'Oran. Preuve en est: «Deux de ces personnes, un adulte et un enfant, résident à Alger alors que le troisième cas, un enfant, réside à Oran», a précisé le même document. Ces cas s'ajoutent à ceux d'une femme et de son enfant qui ont été admis à l'hôpital d'El Kettar, Alger. Agée de 42 ans, cette femme revenait en compagnie de sa progéniture des USA via l'Allemagne. Ainsi, les deux passagers ont fait le trajet Miami-Frankfort-Alger. Arrivée à Alger, la femme ressentit les symptômes d'une grippe particulièrement forte. Inquiète, cette dernière s'est rendue chez un médecin le 16 juin dernier. Trois jours plus tard, l'analyse des prélèvements faite à l'Institut Pasteur ont été sans équivoque: la femme était atteinte par le virus de la grippe porcine. Entre-temps, l'enfant présenta des symptômes similaires. Là aussi, les résultats sont formels. A son tour, l'enfant fut atteint du même virus. Admis à l'hôpital d'El Kettar, ces deux cas ont bénéficié des soins prévus dans le Plan national de lutte contre la pandémie de grippe A/H1N1. Le diagnostic établi en un temps record et la rapidité de l'intervention médicale ont permis la guérison des deux personnes. Cela conforte la lecture du Dr Derar Fouzi, chef du service virologie à l'Institut Pasteur et membre de la cellule de crise mise en place pour parer à toute éventualité de développement de la grippe porcine en Algérie. En effet, ce dernier avait assuré, lundi, sur les ondes de la Radio nationale que «la grippe A/H1N1 est une maladie curable, à condition que la prise en charge médicale de la personne contaminée soit rapide et efficace». Rassurant, M.Belkessam, chargé de la communication au ministère de la Santé, l'a été, lundi, sur les ondes de la Radio nationale. Invité à une émission spéciale sur la grippe porcine. M.Belkessam a indiqué: «Ces deux personnes ont quitté l'hôpital, samedi précédent, dans un état de guérison totale.» Pour revenir aux cas d'aujourd'hui, le communiqué du ministère de la Santé soulignait le fait que «ces trois nouveaux cas portent le nombre des cas confirmés de grippe A/H1N1 en Algérie à 5, tous importés et ce, sur un total de 43 cas suspects prélevés et analysés». Précision de taille, le document a fait savoir que deux analyses sont toujours en cours. Pour situer les premiers cas suspectés en Algérie, il faut remonter au début du mois de mai dernier. A l'époque, trois fausses alertes avaient semé la zizanie au niveau national. Les deux premières concernent deux personnes mises en observation «par mesure préventive» aux hôpitaux de Aïn Naâdja et d'El Kettar. L'autre cas est celui d'un marin ukrainien signalé au port de Annaba. Réagissant à ces informations qui, en grande partie, ont été distillées par des médias étrangers, M.Belkessam avait assuré que l'analyse des prélèvements effectués sur les cas cités n'avaient pas décelé de cas de contamination à la grippe A. Ce faisant, ce dernier avait assuré: «Le ministère de la Santé est disposé à informer l'opinion publique, en temps réel, si un cas suspect, à plus forte raison avéré, venait à être signalé.» A l'époque, l'inquiétude des citoyens était alimentée par le flux d'informations, concernant la grippe A, reçus à travers les chaînes satellitaires et le manque de communication de la par du ministère de la Santé. Depuis, la leçon semble avoir été retenue. La preuve, le ministère a joint l'acte à la parole en confirmant l'existence de cas avérés de grippe porcine. En plus de cela, les mesures de contrôle ont été renforcées aux niveaux des frontières, des aéroports, des ports et des centres de santé. Aussi, l'Algérie dispose d'un stock de 6,5 millions d'unités du vaccin Tamiflu, recommandé par les experts de l'OMS, pour faire face à la maladie. De son côté, le groupement pharmaceutique Saidal avait produit, en 2006, six millions de doses de Tamiflu, sous l'appellation de Saiflu. Aussi, Saidal travaille en collaboration avec l'Institut Pasteur pour la production d'un médicament approprié au traitement de la grippe porcine.