Il est rare que les patients viennent directement à l'hypnose. Certains le font parce qu'ils sont en thérapie, en analyse ou qu'ils l'ont terminée. D'autres encore parce qu'ils sont en multiconsultation (suivis par plusieurs intervenants médicaux pour une raison précise). Et puis il y a ceux qui consultent pour un traitement ponctuel, comme l'arrêt du tabac. Mais tous arrivent généralement avec une demande précise, qu'elle concerne un changement de comportement, un travail sur les émotions ou un problème corporel ou psychosomatique (eczéma, spasmophilie...). L'hypnose est utilisée pour se réconcilier avec son histoire, pour réassocier également son esprit et son corps, qui conserve bien souvent l'empreinte traumatique. Mais se souvient-on de ce que l'on dit, quand on est dans un état de conscience modifiée ? L'hypnose permet de faire abstraction de la réalité environnante, on ne perd donc pas le contrôle. On n'est pas absent mais au contraire dans un état d'hyperconcentration. Car les patients qui consultent sont finalement dans une sorte d'autohypnose. La problématique qui les fait souffrir, qui les empêche de vivre, s'est figée dans leur cerveau et les amène à toujours reproduire les mêmes comportements, les mêmes processus de pensée. Par la pratique hypnotique, on retraite cette empreinte au rang de souvenir dans la mémoire, afin qu'elle n'intervienne de manière intrusive plus dans le présent, voire le futur, pour diriger ou gouverner la vie du patient. On amène donc ce patient à dialoguer avec lui-même, tout ce travail est verbalisé pendant la séance. C'est donc bien le patient qui fait le travail, aidé et accompagné par son thérapeute. Et la réussite de sa thérapie est due à la profonde envie de changer, même s'il n'était pas totalement convaincu, au départ, de la pertinence de l'hypnothérapie.