Les habitants du village Sanana montent au créneau après l'expiration du délai accordé aux autorités compétentes pour évacuer tous les occupants résidant à l'intérieur de l'école primaire du village. La coordination des comités de village de Sanana s'est manifestée en décidant de passer à l'action et ainsi durcir le ton pour faire valoir les revendications de tous les villageois qui se résument à l'évacuation pure et simple de tous les occupants de trois logements de fonction d'une classe ainsi que de la cantine scolaire. Rappelons que cette école primaire vit un état d'effervescence depuis maintenant plus de quatre années, c'est-à-dire depuis le 29/1/2005. Le collectif d'enseignants de cette école a observé à maintes reprises des journées de protestations pour exiger des autorités compétentes d'assurer de bonnes conditions de travail, mais en vain. Ce collectif a même rédigé une requête qui a été adressée au premier responsable de la commune dans laquelle ils exposent leurs revendications légitimes. «Après la longue attente et la série de grèves que nous avons organisées par le passé pour demander l'instauration d'un climat de travail convenable pour l'ensemble des enseignants exerçant à l'école primaire de Sanana, une réunion s'est tenue lundi 19 octobre 2009 pour discuter de l'aboutissement de cette revendication. A la fin de la réunion les enseignants ont été unanimes à maintenir une journée de protestation chaque semaine et cela dans un délai ne dépassant pas quinze jours.» Le procès-verbal de réunion a été signé par plus de douze enseignants, et toutes les instances concernées ont eu une copie, entre autres le P/APC, le directeur de l'éducation, le chef de daïra, l'inspecteur de l'éducation, le directeur de l'école, l'UGTA. En outre, dans le préavis de grève dont nous détenons une copie, la coordination des comités de village de Sanana a pris une décision après concertation et évaluation des dégâts menaçant sérieusement l'avenir des écoliers du village. Il s'agit de la fermeture de l'école primaire à partir d'hier. On peut lire ainsi dans ce préavis : «Cette action intervient au moment où les parents d'élèves n'ont eu aucune réponse à leur requête adressée aux responsables concernés en date du 19/10/2009. Nous déplorons ainsi la sourde oreille observée jusqu'à ce jour par les autorités locales, et nous exigeons l'évacuation dans les meilleurs délais de tous les squatters. L'intérêt des élèves reste au-dessus de toute considération.» Une copie a été remise au P/APC, au chef de daïra, au directeur de l'éducation, au P/APW et au wali de Tizi Ouzou. La situation se corse , et les villageois ne comptent pas lâcher prise. Wait and see.