Le mouvement de grève des enseignants entamera à partir d'aujourd'hui sa troisième semaine, une protestation initiée par la famille éducative comme étant décisive quant à l'aboutissement de leur plateforme de revendications qui n'a pas encore reçu de réponse de la part de la tutelle, comme l'ont bien précisé les représentants de l'Intersyndicale de le Fonction publique lors de la conférence de presse qu'ils ont animée hier à Alger. A travers leur conférence de presse tenue hier à Alger, les représentants des syndicats autonomes de la Fonction publique affiliés au Snapap ont annoncé leur décision de reconduire leur mouvement de protestation à partir d'aujourd'hui, dans une troisième étape qui permettra, selon les intervenants, de «rappeler l'évidence d'une solution réelle qui fera place à des acquis palpables». Ainsi, le mouvement de grève, qui se poursuivra sur l'aval unanime de la base, comme le précisent les intervenants, prévoit à partir de ce matin des sit-in devant les directions de l'éducation de toutes les wilayas, à l'exception de la capitale, pour exprimer un appel prompt et précis à la tutelle et surtout au président de la République, se résumant en une phrase : «Permettez une meilleure prise en charge pour l'enseignant et on vous promet de bâtir l'avenir de l'Algérie sur une suite de victoires.» «Sans pour autant tenter de faire dans une quelconque opposition sur les lois de la République, les enseignants demandent à ce que celles-ci se retourneront par un aspect positif vers la famille éducative», comme a bien tenu à l'indiquer le représentant du Cnapest qui précisera que la représentation syndicale est d'accord à aller vers le dialogue mais à partir de deux préalables indiscutables qui se résumeront dans le calcul des primes sur le nouveau salaire de base ainsi que l'abrogation de la loi qui alloue l'exclusivité de la gestion des œuvres sociales à la seule FNTE. Pour sa part, le porte-parole du CLA, Idir Achour, s'est arrêté sur «l'évolution exceptionnelle de la protestation qui a atteint une mobilisation unique en son genre». Tout en informant que l'Intersyndicale de la Fonction publique se distinguera lors de la tenue de la prochaine réunion tripartite, prévue pour le 2 décembre, par un grand rassemblement à Alger, le porte-parole du CLA est revenu dans le détail sur les véritables revendications des enseignants. A l'origine, le pouvoir d'achat Tout en précisant que le mouvement qui ne fait en aucun cas dans la revendication à partir d'un état théorique, Idir Achour indiquera que l'entame de ce mouvement a pris racine à partir de la dégradation du pouvoir d'achat de l'enseignant, ce qui signifiera que «nous voulons un salaire respectable et au sein duquel les indemnités seront chiffrées selon un nouveau point indiciaire, en sus de la révision des primes dans ses trois volets : transport, panier et rendement, en sus de la modification du statut particulier qui ne permet actuellement aucune chance de promotion sur le terrain». Tout indiquant que «si jamais la famille de l'éducation rate la victoire de cet automne 2009 elle ne la reverra pas de sitôt». Idir Achour n'a pas pour autant oublié de réitérer l'entière solidarité du mouvement avec la question pertinente des enseignants contractuels dont le dénouement, qui se résumera en une seule condition faite de l'intégration de tous, n'est pas à marchander. Tout en précisant que l'Intersyndicale, qui dénonce la contractualisation consacrée, insiste à ce qu'il n'y ait pas de reprise sans une véritable solution à ce problème. Le problème des contractuels, que la présidente du Cnec, Mme Maarouf, résumera en le silence radio qu'affiche la tutelle, se retrouve dans la contrainte d'aller vers de nouveaux instruments de lutte, à commencer par une démission collective de tous les enseignants contractuels et de l'empêchement du déroulement des examens de recrutement prévus pour ce mois. Une décision motivée surtout, selon la syndicaliste, par la décision faite de ne pas permettre aux licenciés en exercice de participer à ces examens, un point que le ministre avait promis de revoir ; malheureusement, ça n'a pas été le cas, ajoutera-t-elle, surtout que c'est aujourd'hui que sera clos le délai de postuler à ces examens. Alors que les syndicalistes précisent que la grève continue au bon gré de la base et ce n'est pas les batailles montées entre syndicats qui l'avorteront, ont-ils indiqué. Tout en rappelant que «tout syndicaliste qui trahira ce mouvement sera condamné par l'histoire et les travailleurs», de la bouche du secrétaire général du Satef, les syndicalistes et de cela les travailleurs de l'éducation ne semblent pas près de lâcher du lest.