Après les manifestations de joie qui ont succédé à la qualification de l'Algérie au Mondial 2010, grâce à sa victoire face à l'Egypte (1-0) mercredi à Khartoum, les Algériens reprennent goût à la vie et se rappellent de l'approche de l'Aïd Al Adha. A une semaine de la fête religieuse, c'est la ruée vers les marchés et les magasins de vêtements. La vie reprend, en effet, son cours ordinaire et tous les quartiers de la ville d'Alger sont inondés par ses habitants et ceux venant des villes limitrophes pour les courses de l'Aïd. Outre l'achat du mouton qui devient une obligation, nos concitoyens ont pris l'habitude de fêter l'Aïd avec des tenues vestimentaires neuves. Les achats de l'Aïd Al Adha se feront cependant dans la précipitation, et pour cause le match de football décisif pour la qualification des Verts au Mondiale qui a carrément volé la vedette aux autres évènements. Le marché d'El Biar a été hier pris d'assaut très tôt le matin par les ménages en quête de produits bon marché. Cette période de l'année promet d'être une vraie aubaine pour les commerçants qui savent profiter de l'occasion. Un grand choix est offert et les négociations sur les prix sont toujours ouvertes. Parfois, ces commerçants deviennent même des enfants de cœur qui vous accordent automatiquement des remises. Ces dernières années, c'est la marchandise chinoise et turque qui remporte la plus grande part du marché national, et le créneau le plus porteur actuellement concerne les vêtements pour enfants. Au boulevard Didouche Mourad, plusieurs boutiques se sont converties. Les prix sont incroyablement ruineux mais les parents pressés d'en finir avec cette corvée n'ont pas d'autre choix. «Avec le problème de l'embouteillage, je préfère en finir avec ces achats aujourd'hui. Autrement, je resterai stressé, vu que l'Aïd approche», explique Farid, père de deux enfants, qui ajoute : «En plus, j'ai fait l'expérience les années précédentes. A la veille de l'Aïd, il ne reste généralement plus rien et je serai obligé de prendre n'importe quoi. C'est pour cela que je préfère faire mes achats un peu plus tôt.» Leila, mère également de deux enfants, dénonce les pratiques des commerçants qui affichent des tarifs insupportables à la veille de chaque évènement. «Des ensembles de rien du tout pour enfants de deux ans sont cédés à 4000 DA. C'est incroyable, c'est de l'arnaque et ce n'est même pas de la bonne qualité ; c'est la marchandise chinoise. J'avais programmé de gâter mes deux filles cette fois mais je vais me contenter de leur offrir des manteaux et des bottes puisque l'hiver approche», regrette Leila qui sort du magasin Actua les mains vides, tout en se dirigeant vers la rue Meissonnier, réputée pour ses vêtements à bon prix. Stabilité des prix des fruits et légumes A l'instar de la viande, qui continue son ascension fulgurante, les fruits et légumes accusent également une certaine instabilité des prix. La mercuriale est encore une fois chamboulée par la flambée subite de certains fruits et légumes. A titre indicatif, la pomme de terre est passée à 60 DA, voire à 70 DA dans certains quartiers de la ville. La tomate varie entre 80 DA et 90 DA, selon la qualité. L'oignon est passé à 80 DA, les haricots verts de 120 à 160 DA et les fèves sont proposées à 150 DA. La laitue à 80 DA et le poivron à 150 DA, les fenouils à 70 DA, les artichauts à 120 DA, les haricots blancs à 250 DA, alors que les haricots à égrener à 350 DA. L'ail varie entre 280 DA et 320 DA le kilo. Pour les carottes, elles sont cédées à 80 DA, alors que le kilo de navet, qui promet une flambée à la veille de l'Aïd car très utilisé dans les plats traditionnels comme la rechta ou le couscous, est cédé à 70 DA. Il faut reconnaître que les bourses modestes auront encore plus de mal à remplir leur couffin, les jours à venir. Cette hausse ne concerne évidemment pas uniquement les légumes mais s'étend aux fruits. Les pommes sont proposées à 250 DA, les bananes à 150 DA et les fraises à 600 DA.