La joie de l'Aïd s'est conjuguée à celle vécue il y a quelques jours grâce à la qualification de l'Algérie au Mondial 2010. Les Algériens ont célébré vendredi dernier l'Aïd El Kebir. Une ambiance conviviale a régné dans toutes les wilayas. La joie de l'Aïd s'est conjuguée avec celle vécue il y a quelques jours grâce à la qualification de l'Algérie au Mondial 2010. A la veille de l' Aïd, la circulation autour des marchés était très difficile. Les boulangeries et les centres commerciaux ont été pris d'assaut par les citoyens car tout le monde sait qu'ils seront fermés durant les deux jours de l'Aïd. Fidèles à la tradition, les Algérois ont célébré l'Aïd El Adha en procédant au sacrifice rituel du mouton, dans une ambiance de piété, de joie, de fraternité et de communion, conformément aux préceptes de l'Islam, rapporte l'APS. Dès le lever du jour, nombreux étaient les fidèles à converger vers les mosquées pour accomplir la prière de l'Aïd et assister aux prêches des imams qui ont mis en exergue la portée et le sens de cette fête religieuse, à savoir la soumission à la volonté de Dieu Tout-Puissant, à travers l'exemple du prophète Abraham(Sls) et son fils Ismaël. Les imams ont insisté aussi sur les valeurs de fraternité, d'union et de solidarité dans la société, appelant également à ne pas négliger les visites aux proches en rappelant que l'Islam accorde la plus haute importance aux liens familiaux. Après la prière et l'échange de voeux, les fidèles ont accompli le rite du sacrifice tel que prescrit par l'Islam. Dans les différents quartiers de la capitale, les Anassers, Bab El-Oued, El-Biar, Kouba, El Harrach et d'autres, une ambiance de fête régnait, illustrée par la joie des enfants dans leurs habits neufs. «La célébration de l'Aïd El-Adha cette année coïncide avec la qualification de l'Equipe nationale de football à la Coupe du monde. C'est une double fête», commente Boubekeur souriant, affairé à dépouiller son mouton. Fidèles à leur louable habitude, les Algériens n'ont pas manqué l'occasion d'effectuer des visites dans les hôpitaux pour apporter la chaleur familiale et l'ambiance festive aux malades. A Alger, plusieurs citoyens se sont rendus, à cette occasion, aux différents hôpitaux de la capitale à l'instar des CHU Mustapha-Pacha, Mohamel Lamine Debaghine (ex-Maillot) et Birtraria (El Biar) pour réconforter les malades, notamment les enfants à qui ils ont apporté joie et bonheur en leur offrant cadeaux, vêtements et gâteaux. Dans la wilaya de Constantine, de nombreux membres d'associations, de même que de simples citoyens, ont choisi, par solidarité, de «sacrifier» leur fête en famille pour apporter un peu de chaleur humaine aux malades hospitalisés. Une visite dans les différents services des hôpitaux, notamment au centre hospitalo-universitaire (CHU) Ben Badis (CHU) et à l'etablissement de la cité «El Bir», a permis de constater le nombre important d'associations caritatives, de citoyens bienfaiteurs et de Scouts Musulmans Algériens, poursuit la même source. Ils sont venus partager la joie de l'Aïd en compagnie des malades hospitalisés. Sur un autre front, au Sud, dans la wilaya de Ouargla, les grillades selon des méthodes traditionnelles, à l'occasion de l'Aïd El Adha, constitue une tradition ancestrale et bien enracinée. En plus des plats ordinaires préparés dans les maisons, plusieurs familles préfèrent organiser des pique-niques afin de préparer des barbecues en plein air de manière à éviter l'utilisation des moyens modernes tels que le gaz et l'électricité qui, selon certains, font perdre à la viande sa vraie saveur. Alors que certaines familles ouarglies sont en quête de charbon pour préparer des grillades, d'autres préfèrent le bois du Sahara qui, selon plusieurs avis, donne à la viande un goût particulier que l'on ne retrouve que chez les cordons bleus ou spécialistes de l'art culinaire. Poivre, gingembre, carvi et autres condiments qui donnent à la viande goût et saveur, ne sont pas en reste des ingrédients d'une grillade des plus délicieuses et des plus appétissantes. Les habitants de Oued Righ, la ville de Tougourt et les régions environnantes, perpétuent pour leur part une autre tradition ancestrale et qui consiste à accueillir le mouton de l'Aïd au seuil de la maison en versant de l'eau sur ses pattes arrière pour obtenir richesse et baraka. Les familles se pressent également de mettre du henné sur la tête de la bête. Un four traditionnel appelé «canoune», fabriqué à partir de trois pierres dressées en pyramide, est confectionné pour la circonstance. La viande est alors posée sur les fils de fer posés au-dessus du «canoune» et cuite à l'aide du feu allumé à partir des feuilles de palme si abondantes dans la région. Rien de mieux pour digérer ces grillades qu'un bon thé parfumé à la menthe siroté au rythme de chants populaires traditionnels qui expriment la joie des habitants à l'occasion de cette fête religieuse.