Ahmed Chenna, secrétaire général de l'Académie de la société civile algérienne (ASCA) a abordé la problématique du rôle de la société civile en Algérie en précisant que la définition de cette dernière englobe toutes les forces civiles sociales dans le pays, dont les médias, qui doivent jouer un rôle primordial dans la promotion de ce mouvement. «La société civile n'est pas un ensemble d'associations ou d'organisations de masse qui regroupent un certain nombre d'animateurs. C'est un mouvement social qui regroupe des acteurs actifs de la société qui ont un rôle important à jouer», a-t-il souligné lors de son passage hier au forum d'El Moudjahid. Le conférencier a critiqué l'attitude et le comportement de certaines associations, qui ont porté atteinte à l'image de la société civile algérienne, qui fait actuellement l'objet de beaucoup de critiques à l'origine de sa marginalisation du reste de la société. «Il est important de faire la distinction entre les différentes catégories de la société civile qui ne jouent pas toutes le rôle qui leur est attribué. Les associations ont plus tendance à faire dans la charité et à demander de l'aide à tous les acteurs de la société sans contrepartie concrète, ce qui n'est pas l'objectif pour lequel elles ont été créées. C'est l'image qui a fait que la société fait preuve d'indifférence à l'égard de ces associations et que la presse ne s'intéresse plus à leur activités», a-t-il précisé en tenant ces associations comme responsable au traitement que donnent les médias au sujet de la société civile. «Ces comportements ont eu un impact négatif sur l'image de cette catégorie», a-t-il estimé. M. Chenna s'est interrogé sur l'apport de ces associations dans les actions de développement. «Quel rôle joue la société civile dans le programme de développement ? Quelle est sa contribution dans le PIB ?», s'est-il demandé en affirmant que l'académie qu'il dirige sort de ce cadre et ne peut pas se situer dans le rang des associations nationales puisqu'elle est une ONG international apolitique au même titre que les grandes ONG qui activent dans les différents pays du monde. «Notre académie est une ONG internationale qui comprend plusieurs acteurs et experts nationaux et internationaux dans les domaines économique, culturel, sportif et autres», a-t-il indiqué. A propos des activités que l'ASCA a menées depuis sa création en septembre 2003, M. Chenna évoquera la campagne internationale massive contre le secrétaire général de l'ONU a propos de l'enquête qui devrait être menée sur l'attentat du siège du HCR, l'installation d'une commission pour la défense et le soutien au président soudanais Omar El Béchir, et une plainte contre l'armée israélienne après l'invasion de Ghaza. Sur le plan national, le conférencier a évoqué l'organisation de plusieurs manifestations et conférences de divers domaines dont la campagne contre la violence dans les stades. L'ASCA, qui est la plus importante organisation en Algérie et dans le monde arabe, compte à son actif un nombre important de jeunes qui représente 43% des membres, 38% de femmes, 44,6% de diplômés, 118 520 membres nationaux et 6020 membres à l'étranger. Elle compte aussi un nombre important de réseaux et d'associations nationales en plus des cadres et membres des deux chambres. M. Chenna expliquera que l'organisation fait en sorte d'être présente en force dans les manifestations à l'étranger car elle s'inscrit dans la perspective de l'intégration des organisations internationales comme l'Onu, le Fmi, l'UE, l'UA et autres. Ceci s'ajoute au souci d'une bonne prise en charge des membres de la communauté dans tous les pays.