A deux jours de la célébration de l'Aïd El Adha, travailleurs et étudiants résidant à Alger peinent à réserver une place pour rentrer chez eux. Exceptée la ligne Alger-Tizi Ouzou, qui connaît en pareille période un renfort considérable en bus et en taxis, les autres destinations connaissent une affluence beaucoup plus importante. Il s'agit des quais de l'est du pays, autrement dit les voyageurs à destination de Batna, de Mila et de Constantine. Ils sont tous inquiets, rêvant de ce voyage imposé par la circonstance. Les voyageurs qui ont fait la queue au niveau du quai de Béjaïa se plaignent du fait que la ligne Alger-Béjaïa connaît des perturbations durant toute l'année. En plus du nombre important de voyageurs qui prennent cette destination et le manque de véhicules, les horaires fixés posent problème également. Aux travailleurs et aux étudiants, qui représentent la majorité de ces voyageurs, certaines familles considèrent cette occasion comme un moyen de rapprochement et de solidarité. C'est pourquoi elles ont choisi de faire un déplacement, même s'il s'avère pénible. «Il faut bien passer l'Aïd chez soi, avec sa famille et ses proches. C'est parce que la tradition le veut», a tonné une vieille femme. Ce rite religieux ne peut pas être conçu par les Algériens sans les rencontres familiales et amicales. L'Aïd reste une occasion permettant aux membres de la même famille de se réunir. L'afflux des voyageurs à la gare routière reflète clairement l'importance que donnent les Algériens à cette fête religieuse. Non loin d'un quai, des jeunes, l'air fatigué, nous ont fait part de la souffrance qu'ils endurent afin de rejoindre leur famille à El Tarf. «Depuis ce matin j'attends l'arrivée du bus. J'ai raté celui de 5h30. J'ai réservé pour ce soir. Mais le car va tarder. On m'a dit qu'il va arriver à 17h30», s'est-on lamenté de cette situation chaotique qui se répète à chaque fois que l'Aïd revient. «Je suis vraiment fatigué. En plus, je dois faire un voyage d'au mois 10 heures jusqu'à El Tarf, selon les conditions météorologiques et la circulation. Mais je ne peux pas faire autrement. L'Aïd est un jour sacré pour moi que je dois passer avec mes parents», a-t-il avoué. Le plan visant le renforcement des lignes enregistrant une affluence importante qui a été élaboré une semaine avant l'Aïd ne semble avoir aucun effet, notamment sur celles de l'est où les voyageurs attendent dans bien des cas toute la journée pour rentrer chez eux. La Sogral met du sien L'entreprise de gestion de la gare routière du Caroubier a mis en place un dispositif adéquat afin de permettre aux milliers de voyageurs de passer l'Aïd chez eux, en famille. Ce plan vient en appui du dispositif déjà existant, et ce, pour l'ensemble des lignes. La direction des transports de la wilaya d'Alger participe aussi et d'une manière efficace par l'établissement d'autorisations d'exploitation des lignes en manque de bus. L'appel est lancé aux transporteurs urbains privés qui sillonnent les différentes wilayas du pays à chaque occasion. Le nombre de personnes qui transitent par la gare routière avoisine les 25 000, ce qui rend la tâche difficile mais pas impossible.