Les stations de transport sont prises d'assaut en cette veille d'aïd el adha. La capitale, qui abrite nombre de citoyens ayant des familles et des proches dans les autres wilayas, se vide petit à petit, ces derniers se rendant auprès des leurs pendant cette fête religieuse. Pour beaucoup de nos concitoyens, l'aïd el adha ne peut être fêté sans les parents, les frères, les cousins et la grande famille. la majorité des travailleurs des autres wilayas parcourent des kilomètres pour aller célébrer cet événement religieux. Au Carroubier, à la station de bus, les tickets de voyages s'arrachent. Cette dernière est le point de départ vers de nombreuses directions. Les propriétaires de cars ont réquisitionné leur engin pour l'occasion. Des allers-retours incessants pour offrir aux citoyens le meilleur service possible. Devant les guichets, c'est un monde fou qui désire acheter un ticket, d'autres les réservent pour aujourd'hui ou demain. Jamais un aïd n'a attiré autant de voyageurs, témoigne Ali, habitué à se rendre dans son village natal de Kabylie. Ceci peut être expliqué par la récente qualification du onze algérien à la coupe du monde qui donnera un goût encore plus «sweet» à l'aïd el adha qui sera célébré vendredi prochain. a la compagnie Mansour, Fayçal, son représentant, indique que leurs «cars rouleront nuit et jour pour desservir Biskra et Tolga». Et d'ajouter : «beaucoup de biskris travaillent à Alger comme en 1930. Pour le reste, ce sont des petits hommes d'affaires qui ont investi dans la capitale.» Toujours dans l'enceinte de la station du Caroubier, Djamel affirme respecter la sacralité de l'aïd el adha: «Je suis maçon dans des chantiers dans différents quartiers d'Alger. Je suis originaire de Tissemssilt. Je vais d'abord me rendre à Chlef et Tiaret pour rendre visite à quelques amis puis j'irai directement à mon douar, où je retrouverai ma famille. Ils ont déjà acheté le mouton et c'est moi qui l'égorgerai !» Quant à Abdeka, inquiet de ne pas trouver de billet pour Relizane, il se précipite vers le guichet. Il nous a annoncé juste avant sa petite course que «l'aïd el adha, ainsi que l'aïd el fitr, sont les deux plus importantes fêtes de l'année et il est impossible que je les passe sans ma famille, même si j'habite Alger depuis quatre ans». De l'autre côté du Carroubier, la station de taxis est envahie de monde. Des centaines de voyageurs se dirigent vers la station. Toutes les wilayas sont desservies, sauf celles qui nécessitent une escale dans l'une d'entre elles, comme Tindouf via Béchar ou les villes du grand sud. Les taxis vers Béjaïa, Sétif, Biskra et Oran sont les plus empruntés. Samir, originaire d'Annaba, indique que «l'aïd est la plus importante de toutes les fêtes, plus que les journées nationales, car elle unit la communauté musulmane». Les prix du voyage en taxi n'ont pas changé, fort heureusement. En effet, durant les années précédentes, quelques chauffeurs de taxi augmentaient les prix pour mettre les clients devant le fait accompli, car ils n'avaient pas le choix. Forte activité aux gares d'Alger et d'Agha «c'est un réel plaisir de voyager en train.» Ce sont les propos des voyageurs rencontrés sur les lieux. Parmi eux, Rafik le mostaganémois, fier de la qualification des Verts au mondial. Il ne veut pas manquer les festivités avec sa famille. Il attendait le départ avec impatience. «Toutes les régions ont leurs spécificités et leur manière de fêter l'aïd. Je ne peux passer cette fête religieuse sans ma famille. En plus de cela, l'En s'est qualifiée au mondial. Nous fêterons le succès de nos joueurs avec méchoui et côtelettes sur le gril.» Même ambiance à Alger-gare qui dessert les régions est du pays. Les réservations s'effectuent pour s'assurer une place. Cependant, les prix restent élevés comparé à ceux du car ou du taxi. Pour aller à Annaba, il faut compter pas moins de 2000 DA en couchette.