Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé, mardi à Venise (Italie), que la lutte antiterroriste ne peut se résumer aux seules solutions sécuritaires, mais doit englober aussi le traitement de la matrice idéologique de ce phénomène. Lors d'un point de presse qu'il a animé en marge de la 14e conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale (Cimo), M. Zerhouni a regretté que, pour certains pays de l'autre côté de la Méditerranée, «on ne pense qu'au radicalisme musulman». Or, a-t-il ajouté, il existe d'autres idéologies radicalistes, extrémistes et intégristes qui ont pour essence le christianisme et le judaïsme. «Certains concepts négativistes, formulés et exprimés par d'autres extrémistes apportent de l'eau au moulin de ce nous appelons la matrice idéologique du terrorisme», a déploré le conférencier. Il s'agit, a-t-il expliqué, de concepts inacceptables, car ayant pour origine non seulement un radicalisme religieux, mais également des positions politiques qui font penser à des philosophies et à des concepts «que nous avons connus durant la seconde guerre mondiale et dont nos amis européens ne semblent pas encore en mesurer les effets dévastateurs». Concernant la position de l'Algérie à ce sujet, le ministre a indiqué avoir expliqué à ses homologues européens que «notre pays qui a donné Saint Augustin et abrité le grand Rabin actuellement enterré à Tlemcen, n'a aucun complexe de ce côté-là». Au sujet de la circulation des personnes, M. Zerhouni a développé une autre approche consistant à faire la différence entre les différents cas de cette question. Il a fait remarquer que cette problématique doit être traitée dans le respect de la dignité humaine et cela, a-t-il affirmé, est une «position constante» de l'Algérie. «Le gouvernement algérien a toujours montré qu'il assumait sa responsabilité à l'égard de ses citoyens en situation irrégulière», a-t-il noté, estimant que la question de l'immigration entre l'Europe et le Maghreb se pose en trois problématiques. Il s'agit, selon lui, de l'immigration illégale qui doit être traitée sous la protection de la justice et des lois, des travailleurs migrants, et du problème de la circulation des personnes de façon légale. Celle-ci, a-t-il dit, doit être assouplie et ouverte au maximum, d'autant que «nous sommes d'accord, au sein de ce forum (5+5), pour la création d'un espace commun de prospérité où les citoyens propriétaires de cet espace pourront circuler librement». «C'est la raison pour laquelle nous continuerons à appeler nos partenaires européens à améliorer constamment les conditions de facilitation de la circulation des personnes, et nous souhaitons aussi que nos partenaires des 5+5 se fassent le porte-parole de notre forum auprès de l'espace Schengen de manière générale», a-t-il ajouté.