Lors de son passage dans l'émission " l'invité de la rédaction " de la Chaine III, le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, est revenu longuement sur la réunion des 5+5, tenue récemment à Venise en Italie. Une rencontre lors de laquelle les ministres de l'Intérieur de l'espace méditerranéen ont abordé la coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste et le problème de la circulation des personnes. Pour ce qui est du premier point, Nouredine Yazid Zerhouni a rappelé la position de l'Algérie en affirmant la nécessité de combattre la "matrice idéologique du terrorisme ". Comment ? Et le ministre de répondre : " Il ne faut pas que des éléments externes contribuent à alimenter l'extrémisme religieux ". Ce qui n'est pas loin d'être le cas pour le moment en Europe où des parties s'agitent autour de l'interdiction de construire les minarets en Suisse ou encore le débat sur l'identité nationale en France. Deux problématiques qui pourraient "apporter de l'eau au moulin des extrémistes", a-t-il déclaré, au moment où l'Algérie a fait un bond en avant en luttant contre ce phénomène grâce à l'éducation des enfants pour " endiguer les fausses idées reçues sur l'islam ", ajoutant que le peuple est " mieux préparé pour faire face et rejeter l'extrémisme religieux ". Mais la fausse perception de l'islam est à présent de l'autre côté de la Méditerranée où il y a un réel " risque d'islamophobie qui est stimulé par des radicalismes religieux ou politiques ". De tels débats, a souligné le ministre de l'intérieur, peuvent " créer des ressentiments chez nos sociétés ", ajoutant même, qu'ils " compliqueront la lutte antiterroriste ".Invité à donner son point de vue sur le débat sur l'identité en France, le ministre de l'Intérieur a précisé que cela peut mener à des " dérapages ", et que certains sont déjà signalés comme la " profanation des tombes de différentes religions ". Il s'agit, a-t-il affirmé, d'un débat qui peut s'orienter vers des " attitudes xénophobes vis- à-vis de l'islam et de l'immigration d'origine maghrébine, ce qui est d'ailleurs regrettable". Evoquant la question de la circulation des personnes abordée par les 5+5, le ministre de l'Intérieur a expliqué que l'Algérie appelle ses partenaires à plus "de "facilitations malgré les efforts consentis, d'autant qu'au sein du forum on parle d'un espace de prospérité commune ". Mais comment y arriver " s'il n y a pas de liberté de circulation ? " s'interroge-t-il. Concernant l'immigration clandestine, le ministre de l'Intérieur a souligné que notre pays, est pour le retour des immigrés clandestins mais des conditions " décentes, dans le respect de leurs droits et après avoir épuisé tous les recours devant la justice ". Abdelghani M.