Une journée d'information consacrée à la rationalisation de la consommation de carburant dans le secteur des transports routiers a été organisée hier à l'hôtel Sheraton d'Alger, sous la présidence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et avec la participation du premier responsable du secteur des transports, Amar Tou. D'autres responsables, représentants des différents établissements concernés par ce sujet, à l'instar du ministère de l'Environnement, ont pris part à cette rencontre. A l'ouverture des travaux de la rencontre, Chakib Khelil a mis en exergue l'importance de ce sujet par rapport à la situation de notre pays, qui nécessite la mise en place d'une synergie d'action entre tous les secteurs concernés afin d'atteindre des résultats efficients à la hauteur des attentes. Statistiquement parlant, le responsable du secteur de l'énergie a relevé que la consommation nationale en carburant a avoisiné en 2008 les 10 millions de tonnes. Par contre, a-t-il prévenu, dans les prochaines années, cette quantité ne cessera de croître, et il est prévu qu'elle atteigne les 15 millions de tonnes à l'orée de l'année 2019, «cela malgré la mise en place d'un dispositif pour la maîtrise de la croissance», a-t-il souligné. Toujours dans ce sens, le conférencier a précisé que le rythme de la croissance de la consommation de carburant pour ces dernières années est estimé à 13%, le gasoil se taillant la part du lion avec 75% de la demande totale en carburant. Retenons en outre que ce rythme de consommation a provoqué l'absorption de la totalité de la production nationale de produits pétroliers raffinés, ce qui a obligé l'Algérie, selon M. Khelil, à procéder à des importations d'appoint qui ont coûté lors des neuf premiers mois de l'année en cours pas moins de 267 millions de dollars pour une quantité de 567 000 tonnes. Réhabilitation des raffineries pour une meilleure disponibilité du carburant Abordant le volet de la disponibilité du carburant, Chakib Khelil a tenu à rassurer l'assistance en affirmant que «le secteur a pris toutes les dispositions pour assurer à court et à long termes la couverture de la totalité des besoins en carburant, et ce, par l'outil de raffinage national afin d'augmenter la production». Le ministre a ajouté que pour ce faire «nous avons engagé un programme de réhabilitation des raffineries dont son achèvement est prévu pour 2013». Il est à noter que le programme en question permettra d'ici à 2014 de généraliser l'usage de l'utilisation de l'essence sans plomb et, en parallèle, l'introduction sur le marché du gasoil à basse teneur en soufre. Encourager l'usage du GPL, une priorité pour le gouvernement Pour ce qui est du secteur des transports, premier concerné par cette initiative, le ministre de l'Energie et des Mines passera en revue les intentions du gouvernement qui s'est fixé l'objectif de généraliser l'usage du GPL. A cet effet, l'orateur a affirmé que «la consommation de ce gaz carburant a connu au cours de ces dix dernières années une importante progression puisqu'elle est passée de 100 000 tonnes en 1998 à plus de 350 000 tonnes en 2008». M. Khelil a signalé que l'usage de ce carburant, qui était en courbe ascendante jusqu'en 2005/2006, a quelques peu régressé ces dernières années au profit du gasoil en raison du prix relativement bas de ce dernier. Dans l'optique d'encourager l'utilisation du GPL, un cadre réglementaire est déjà en place mais il sera complété et enrichi pour mettre sur rail le développement de son usage pour qu'il soit dans l'avenir la principal carburant dans le paysage énergétique national. «La rationalisation de la consommation des carburants par l'encadrement des rendements des moteurs est un levier important à mettre en œuvre en complément de la régulation par les prix», a conclu Chakib Khelil.